samedi 23 mars 2013

TOMBE,SOUVERAINE DU MONDE Esaïe 47:5-7

L'UNIQUE RAISON DU SUCCÈS DE BABYLONE...


Lorsqu'elle envahit le pays de Juda, fit captif son peuple et le déporta en Babylonie, était l'indignation de Jéhovah à cause de la désobéissance incessante des Israélites. Parmi tous les peuples de la terre, ils constituaient son héritage, réservé à son saint service. Mais dans son irritation, Jéhovah laissa profaner son saint héritage, en livrant son peuple entre les mains puissantes de Babylone. - Esaïe 19 : 25; Deutéronome 32: 9; Psaume 106 : 40-42.


Lorsque Babylone exerça son hégémonie sur les Israélites, elle ne leur témoigna aucune miséricorde par respect par respect envers leur Dieu. Elle ne comprenait pas que son pouvoir sur eux ne lui avait été accordé que pour un temps, afin de les châtier. Sans se douter qu'un jour elle aurait des comptes à rendre sur sa façon de traiter l'héritage de Jéhovah, elle fit peser lourdement son joug sur les Israélites exilés, sans même épargner les vieillards. Ce joug était déjà lourd pour les vieillards affaiblis, mais combien plus lourd n'a-t-il pas dû être pour les jeunes hommes pleins de force ! Babylone comptait les garder toujours comme esclaves, loin de leur Sion bien-aimée.


Pourquoi Babylone ne songea-t-elle pas qu'elle pouvait subir un sort semblable à celui des puissances mondiales précédentes, l'Egypte et l'Assyrie, que Jéhovah avait châtiées pour avoir maltraité son peuple ou héritage ? Pourquoi ne prenait-elle pas garde à ces choses et croyait-elle connaître une fin différente du renversement qui l'attendait en 539 ? C'est parce qu'elle était beaucoup trop sûre d'elle, installée dans son imposante place fortifiée. Aussi se disait-elle sans cesse : " Je souveraine [ des royaumes, y compris des Israélites exilés ] à jamais !" Elle ne songea pas à la fin de tout cela. Elle ne pensa pas qu'un jour de jugement pouvait venir sur elle de la part du Dieu d'Israël, ou que, tout comme celui-ci avait châtié son propre peuple à cause de sa mauvaise conduite à son égard, il pouvait de même punir Babylone pour avoir maltraité et profané son héritage.


S'il est vrai que cette prophétie d'Esaïe fut désignée à son intention, Babylone n'y crut pas. Certes Daniel, prophète de Jéhovah, avait rappelé et interprété au roi Nébucadnetsar, dans sa propre capitale, le songe oublié où le roi avait vu une statue de métal détruite par une pierre détachée miraculeusement d'une montagne. Mais Babylone ne prit pas garde à la récompense qu'elle pourrait recevoir lorsque la tête d'or de la statue, représentant la dynastie de Nébucadnetsar, céderait la place au royaume suivant, figuré par les bras
et la poitrine d'argent Daniel 2 : 1 - 45. Aussi agit-elle sans miséricorde.


C'est pourquoi le Saint d'Israël déclare à Babylone la " souveraine ": " Et maintenant écoute ceci, voluptueuse, toi qui est assise sur ton trône en sécurité, et qui dis en ton coeur : ' Moi [NW: Je suis ], et rien que moi ! Je ne serai jamais veuve, ni privée de mes enfants.' Ces deux choses fondront sur toi soudain, en un même jour, la perte de tes enfants et le veuvage ; elles viendront sur toi dans toute leur plénitude, malgré la multitude de tes sortilèges, malgré la puissance de tes enchantements. Tu te confiais dans ta malice ; tu disais : ' Nul ne me voit !' Ta sagesse et ta science te séduisaient, et tu disais en ton coeur : ' Moi [ NW: Je suis ], et rien que moi !' Et le malheur viendra sur toi sans que tu puisses le conjurer; la calamité fondra sur toi, sans que tu puisses la détourner ; et la ruine viendra sur toi soudain, sans que tu t'en doutes." Esaïe 47 : 8 - 11, AC.


Se sentant assise en sécurité, Babylone devint insouciante. Elle s'adonna aux plaisirs, même pendant la nuit de sa chute désastreuse, alors que le roi Belschatsar festoyait avec mille de ses grands et qu'il profanait les ustensiles du temple de Jéhovah.


Babylone ne se rendait pas compte que Jéhovah pouvait lire dans un coeur. Elle s'enorgueillissait d'être la puissance suprême, la souveraine des royaumes de la terre . Elle disait : " Je suis *, et il n'y a personne d'autre". Esaïe 47 : 10, NW. Croyant bénéficier de la faveur de ses dieux, elle se disait la plus forte puissance du monde. Dès lors, qui pouvait lui demander des comptes ? Jéhovah ? N'avait-elle pas détruit son temple et déporté son peuple, après l'avoir vaincu ? Qui Jéhovah pouvait-il susciter pour le châtier ? Babylone en déduisait qu'elle ne deviendrait jamais une veuve pleurant son mari, le roi Nabonide, ou Belschatsar, prince héritier et deuxième souverain. Elle ne serait jamais privée de cette dynastie de rois sémites, et elle ne cesserait pas d'être la souveraine du monde, la troisième Puissance mondiale. Dans son coeur, elle ne croyait pas à la perte de ses enfants, à la défaite de ses puissantes armées et au massacre des Chaldéens habitant dans la capitale.


Trop sûre d'elle-même, l'ogueilleuse Babylone fit peu de cas des pensées que Jéhovah avait déjà exprimées par ses prophètes. D'après ses prophéties, les choses mêmes que Babylone mentionnait comme ne devant jamais lui arriver, devaient survenir soudainement, " en un même jour " pour ainsi dire. En fait, après la défaite de l'armée du roi Nabonide, hors des murs de Babylone, rien n'aurait pu venir plus subitement que l'invasion et la chute de cette ville la nuit où le prince héritier Belschasar et les autres Babyloniens festoyaient avec insouciance derrière les puissantes murailles et protégés par leur large fleuve.
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     * " Je suis " : Ici, de même qu'au verset 8, cette expression n'est pas la traduction du verbe hébreu éhyéh, terme employé par Jéhovah Dieu dans Exode 3:14, mais elle traduit simplement le prénom hébreu ani, qui signifie je, le verbe suis étant sous-entendu. Cependant, la Septante, version grecque des Écritures hébraïques, rend ce terme par Egô eimi, la même expression employée dans le texte grec des paroles de Jésus consignées dans Jean 8 : 58, que bon nombre de trinitaires traduisent en français par " Je suis ".

Mais ce fut alors que commença le " veuvage " de Babylone, avec la mort de son futur souverain impérial, le roi Belschatsar, au coeur de la cité, et avec la perte de son souverain impérial en fonction, Nabonide, quand, peu après, il céda son trône au conquérant Cyrus le Perse*.


L'histoire ne précise pas combien d'enfants Babylone perdit au cours du massacre de cette nuit-là, mais quelques années plus tard, quand Darius 1er le Perse dut reprendre Babylone, il aurait exécuté trois mille des principaux habitants de la ville. Quel grand deuil pour Babylone, que cette perte d'un mari royal et et de ses enfants ! Son veuvage devait être permanent et entraîner pour elle la perte de l'hégémonie mondiale. Elle ne devait plus connaître les joies de la maternité. Au cours des années, sa population l'abandonna et la laissa tomber en ruines. Ainsi, la perte de ses enfants et le veuvage vinrent sur elle " dans toute leur plénitude ".


Pourquoi Babylone devait-elle subir ce sort ? C'est qu'elle était une sorcière ! Elle avait recours à une multitude de sortilèges et de puissants enchantements. Son grand roi Nébucadnetsar fit usage de la divination avant d'attaquer Jérusalem. Il y avait de nombreux magiciens dans son entourage Ezéchiel 21 : 25-27 ; Daniel 2 : 1, 2 ; 4 : 6,7; 5: 7. Ces sorciers pratiquaient le démonisme. Ils avaient rassemblé un grand nombre d'incantations qui étaient censées pouvoir exorciser les démons ; ces incantations étaient connues principalement par les prêtres, qui attachaient une grande importance aux mots et aux formules cabalistiques, pour la plupart des termes abracadabrants et inintelligibles.
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      * D'après Nabonidus and Belshazzar de Dougherty page 175, on n'a trouvé dans les inscriptions cunéiformes aucune mention de la mort de Nabonide. L'Historien Bérose affirme que Cyrus envoya Nabonide en Carmanie, où il passa le restant de ses jours. - Cf. Flavius Joseph, Réponse à Appion, livre I, chapitre VI, paragraphe 3.
+ La Septante et la Peshîto portent ici " soudainement " au lieu de " dans toute leur plénitude ".


Babylone se servait aussi de charmes qui étaient, semble-t-il, puissants pour envoûter ou fasciner ses victimes.
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