mardi 21 mai 2013

LES CHRÉTIENS VIENNENT AU MONT SION

La seconde clé est employée



Pendant un peu moins de trois ans et demi après la Pentecôte de l'an 33, la congrégation des disciples du Christ fut exclusivement formée d'Israélites selon la chair et de prosélytes juifs circoncis. Au cours de cette période où Dieu accordait particulièrement sa faveur à l'Israël selon la chair, un miracle fit abandonner le judaïsme à l'homme qui devint l'apôtre Paul ; il se convertit et devint disciple de Jésus-Christ. C'est homme, Saul de Tarse, se rendait à Damas, en Syrie, pour y étendre la persécution des chrétiens lorsque Jésus, ressuscité dans sa gloire, lui apparut miraculeusement. Trois jours après ce miracle, Saul recouvra la vue, fut baptisé dans l'eau, et aussi "il prêchait Jésus, que Celui-ci est le Fils de Dieu". - Actes 9:1-20.


Jésus désigna alors Saul comme un de ses apôtres et, à ce titre, il reçut le nom de Paul. En conséquence, dans Romains 1:1 par exemple, il parle de lui-même comme d'un apôtre, disant : "Paul, esclave de Jésus-Christ et appelé à être apôtre, séparé pour la bonne nouvelle de Dieu." Il fut connu comme "apôtre des nations" ou "apôtre (...) enseignant des nations", c'est-à-dire des Gentils incirconcis Romains 11:13 ; I Timothée 2:7. Toutefois, ce ne fut pas l'apôtre Paul qui ouvrit aux Gentils ou aux nations incirconcises la porte donnant accès au Royaume. Ce fut l'apôtre Pierre qui s'acquitta de cette tâche, car il avait reçu la clé pour le faire.

Puisque Jésus-Christ fut retranché par une mort sacrificielle "au milieu de la semaine", la soixante-dixième semaine d'années prédites dans Daniel 9:24-27 (Da) se termina trois ans et demi après que le Messie fut mis à mort en l'an 33. Le commencement de cette soixante-dixième semaine fut marqué par le baptême d'eau de Jésus, suivi de son onction de l'esprit saint, de sorte qu'il devint le "Messie, le prince". Il convenait donc que la fin de la soixante-dixième semaine fût également marquée. Elle le fut! Comment cela ? Par l'effusion de l'esprit saint.
                                       Le milieu de cette dernière semaine d'années fut marqué par la mort sacrificielle du "Messie, le Prince"en l'an 33. Peu après, le jour de la Pentecôte, l'esprit saint fut répandu sur le reste des fidèles disciples de Jésus. Au cours de la seconde moitié de cette dixième-semaine, Dieu continua de déverser sa faveur et sa miséricorde sur le peuple du prophète Daniel,
                    " sur ton peuple et sur ta sainte ville" comme le déclare Daniel 9:24 DA.
Par conséquent, jusqu'au terme de cette soixante-dixième semaine, l'effusion de l'esprit saint de Dieu fut limitée aux Israélites selon la chair et aux prosélytes circoncis, soit jusqu'au septième anniversaire du baptême et de l'onction de Jésus, qui tomberait au début de l'automne de l'an 36.Alors prendrait fin la période de faveur particulière accordée à l'Israël selon la chair. 

Dés ce moment, l'effusion de l'esprit saint et les dons qui l'accompagnaient ne se limiteraient plus à l'Israël selon la chair mais s'étendraient également aux incirconcis des nations non Israélites, les Gentils. Pour recevoir l'onction de l'esprit saint, ces Gentils devraient cependant devenir Israélites spirituels. De quelle manière ? En croyant au "Messie, le Prince" et en le suivant. Ainsi, le commencement de l'onction des croyants Gentils indiquerait que la soixante-dixième semaine, la dernière semaine de faveur particulière accordée à l'Israël selon la chair, était terminée. Pareil changement fit sensation.

L'onction de l'esprit saint signifiait que les croyants oints recevraient une position dans le Royaume céleste, avec Jésus-Christ, le " Messie, le Prince". Puisque Jésus avait dit qu'il donnerait à Pierre les "clés du royaume des cieux", ce dernier était tout désigné pour offrir aux Gentils cette possibilité d'entrer dans le Royaume céleste. Il emploierait la "clé de la connaissance" et leur apporterait le message du Royaume messianique de Dieu.

Jusque-là, les Juifs croyants qui allaient çà et là " déclarant la bonne nouvelle de la parole", n'annonçaient le Royaume de Dieu qu'à une certaine catégorie de personnes. Ils ne disaient " la parole à personne sinon aux seuls Juifs". Actes 8:1-4; 11:19. Cela se passait comme l'apôtre Pierre l'avait lui-même annoncé:
                    "Vous savez bien qu'il n'est absolument pas permis à un Juif de se lier avec un homme d'une autre race ou de l'approcher." Actes 10:28.
Il fallut attendre la fin de la soixante-dixième semaine pour que Jéhovah Dieu tourne pour la première fois son attention vers les nations gentilles, pour sortir du milieu d'elles un peuple pour son nom.
C'est alors qu'il incita Pierre à faire usage de la seconde clé. - Actes 15:7-14.
A la fin de la soixante-dixième semaine, les Juifs selon la chair n'avaient pas fourni la preuve que leur nation produirait suffisamment de croyant pour constituer la classe complète de l’Épouse pour le Messie, l’Époux  Ils n'avaient atteints le nombre total des croyants oints qui seraient réunis avec le Christ dans le Royaume céleste. La congrégation des Juifs, qui étaient des candidats naturels au Royaume céleste, était comparée à un olivier ayant un nombre précis de branches attachées au tronc de l'arbre qui représentait le Messie. Pour avoir manqué de foi en Jésus le Messie, la majeure partie des Juifs selon la chair furent arrachés. Les places disponibles devaient être occupées pour constituer la totalité des membres du Royaume. Dans sa miséricorde, Dieu permit que ces places fussent prises par des croyants gentils qui, par la foi, furent greffés sur cet olivier symbolique, devenant ainsi des Israélites spirituels.

L'apôtre Paul, qui employa cette comparaison de l'olivier, conclut son explication en ces termes:
  " Un émoussement de la sensibilité s'est produit en partie chez Israël jusqu'à ce que le nombre complet des gens des nations[les Gentils] soit entré, et de cette manière tout Israël sera sauvé. Comme il est écrit dans Esaïe 59:20 : ' Le libérateur viendra de Sion [la Sion céleste] et détournera de Jacob les pratiques impies.'" Romains 11:13-26.
Les Écritures révèlent que le nombre précis des Israélites spirituels qui composent cet olivier symbolique est limité à 144 000. - Révélation 7:4-8.

Ce ne fut pas l'apôtre Pierre qui eut l'idée d'inviter et de greffer sur l'olivier les premiers croyants gentils. Ce ne fut pas lui qui "lia" ou limita, jusqu'à la fin de la soixante-dixième semaine, l'occasion qui fut donnée uniquement aux Israélites selon la chair de faire partie de l'olivier. Ce ne fut pas lui qui "délia" les Gentils en levant les restrictions qui les empêchaient de participer à la course pour le Royaume céleste. Ce ne fut pas lui qui fut à l'origine de cette disposition. Tout fut prévu au ciel d'abord, par Dieu, et non sur la terre, par Pierre. Ce fut Dieu qui, par son ange, dit au Gentil Italien Corneille d'envoyer chercher Simon Pierre.

Par une vision et par son esprit, Dieu enjoignit à Pierre, indécis, d'accepter l'invitation du non-Juif  Corneille et de se rendre dans sa maison à Césarée. Quand Pierre pénétra dans cette maison gentile et qu'il vit des gens des nations rassemblés dans ce lieu pour entendre le message du Royaume, il déclara :
 " Vraiment je m'aperçois que Dieu n'est pas partial [en faveur des Juifs], mais qu'en toute nation l'homme qui le craint et pratique la justice lui est agréable."
Ainsi, au temps fixé par le ciel, Pierre devait être chargé d'employer la seconde des "clés du royaume des cieux", et cela pour les Gentils. Matthieu 16:19.

Pierre se mit alors à prêcher à ces Gentils, leur parlant de l'Oint, du "Messie, le prince", et de la façon dont il mourut.
 " Dieu a ressuscité Celui-ci le troisième jour et lui a donné de se manifester, non pas à tout le peuple mais aux témoins établis d'avance par Dieu [Jéhovah], à nous qui avons mangé et bu avec lui après qu'il se fut levé d'entre les morts. Et il [Jéhovah Dieu] nous a ordonné de prêcher au peuple et de rendre un témoignage complet que c'est Lui [Jésus] dont Dieu a décrété qu'il soit juge des vivants et des morts. C'est de lui que tous les prophètes rendent témoignage, que quiconque [Gentil ou Juif] a foi en lui reçoit le pardon des péchés par son nom."

A présent, grâce à l'usage qu'avait fait Pierre de la "clé de la connaissance", ces auditeurs gentils voyaient s'ouvrir devant eux la porte du Royaume et, exerçant la foi, ils saisirent l'occasion d'y entrer. Dieu indiqua aussitôt qu'il les avait tirés des nations gentiles pour constituer, avec les Juifs croyants, " un peuple pour son nom".

Comment le savons-nous ? Parce que, comme Pierre parlait encore de ces choses, l'esprit saint tomba sur tous ceux qui entendaient la parole. Et les fidèles qui étaient venus avec Pierre, lesquels étaient des circoncis  furent stupéfaits, parce que le don gratuit de l'esprit saint était aussi répandu sur les gens des nations. Car ils les entendaient parler en langues et glorifier Dieu [comme le jour de la Pentecôte]". Pierre agit conformément à cette indication divine en informant ces Gentils de ce qu'ils devaient faire, disant :  " Peut-on [en tant que Juifs] leur interdire l'eau pour que ceux-ci ne soient pas baptisés, eux qui ont reçu l'esprit saint tout comme nous [Juifs selon la chair]?" Aucun Juif circoncis alors présent ne manifestant pas de l'opposition, Pierre "ordonna qu'ils fussent baptisés au nom de Jésus-Christ". Actes 10:1-48; 15:7-9.

Jusqu'à cette époque, Jéhovah Dieu avait divisé l'humanité en deux classes, les Israélites selon la chair ou Juifs, et les Gentils ou nations non juives. Il ne fallait donc que deux "clés du royaume des cieux" pour suffire aux besoins de cette division en classes. Lorsque Pierre eut employé les deux clés pour leurs fins précises, il n'y eut plus besoin de ces "clés". Rien dans la Bible n'indique que Pierre en fit usage ultérieurement ni qu'il les transmit à un prétendu successeur apostolique quel qu'il soit. Naturellement, Pierre n'avait pas reçu l'autorisation d'utiliser la clé pour fermer la porte d'accès au Royaume. Il semble pourtant qu'il essaya de le faire en une certaine occasion. 

Quand Cela ?

Ce fut lorsque Pierre (ou Céphas, tel qu'on l'appelait en araméen) se rendit à Antioche après la fin fin de la soixante-dixième semaine et la conversion du premier croyant Gentil, Corneille. L'apôtre Paul s'y trouvait à ce moment-là. A Antioche de Syrie, il y avait de nombreux Gentils convertis au Christ, et c'est dans cette ville que, pour la première fois, " les disciples furent, par providence divine, appelés chrétiens". - Actes 11:20-26.
La présence dans la congrégation d'Antioche de ces Gentils incirconcis, convertis, ne dérangeait pas Pierre ou Céphas; il allait dans leurs foyers et prenait ses repas avec eux, tout comme il l'avait fait quelques années plus tôt dans la maison de l'Italien Corneille. Dieu avait appris à Pierre de 'cesser d'appeler souillées les choses que Dieu a purifiées'.Aussi Pierre n'insista pas pour qu'ils soient circoncis comme les Juifs avant de manger avec eux, mais il agit d'une manière absolument identique à celle de Paul et de son collaborateur Barnabas. Peu après, certains Juifs chrétiens descendirent à Antioche, venant de Jérusalem où les disciples de Jacques, demi-frère de Jésus, exerçait la fonction de surveillant. Ces membres circoncis de la congrégation de Jérusalem laissaient entendre que Jacques attachait de l'importance à ce que les croyants juifs circoncis ne fréquentent pas les croyants gentils qui n'étaient pas circoncis. 
Cela soulevait une question de foi morale. Quelle serait la décision de Pierre, lui qui avait employé les clés ? Paul déclara ceci :
 " Quand Céphas [nom araméen pour Pierre] vint à Antioche, je lui résisté en face, parce qu'il se trouvait condamné. Car avant l'arrivée de certains hommes de la part de Jacques, il mangeait avec des gens des nations; mais quand ils furent arrivés, il se retirait et se séparait, par crainte de ceux de la classe des circoncis. Les autres Juifs aussi usèrent de dissimulation avec lui, si bien que même Barnabas fut entraîné avec eux dans la dissimulation. Mais quand je vis qu'ils ne marchaient pas droit selon la vérité de la bonne nouvelle, je dis à Céphas devant eux tous: 'Si toi, qui es Juif, tu vis comme les nations et non comme les Juifs, comment peux-tu contraindre les gens des nations à vivre selon la pratique juive ?'" - Galates 2: 11-14.

C'était un blâme public que Paul infligeait à l'apôtre Pierre, car Pierre ne marchait pas selon la foi et la moralité chrétienne. La crainte de l'homme influençait encore Pierre, comme elle l'avait saisi quand il avait renié Jésus, à trois reprises, la nuit où il fut trahi par Judas Iscariot Matthieu 26:31-35, 69-75 ; Marc 14:27-31, 66-72 ; Proverbes 29:25.
C'était comme si Pierre avait pris le seconde des "clés du royaume" et qu'il ait refermé la porte à clé devant les Gentils incirconcis. 
Mais l'apôtre Pierre n'avait pas le pouvoir de fermer ainsi cette porte, car Jésus-Christ ressuscité déclara plus tard : 
" Ce sont ici les choses que dit celui qui est saint, qui est véritable, qui a la clé de David, qui ouvre de sorte que nul ne fermera, et qui ferme de sorte que nul n'ouvre: 'Je connais tes actions - voici, j'ai placé devant toi une porte ouverte, que nul ne peut fermer.'" Révélation 3:7,8.
Le ciel n'admettait pas la conduite hypocrite de Pierre à Antioche. Il faut donc comprendre que Pierre changea promptement sa conduite dans cette ville, en harmonie avec la doctrine sans équivoque de l'apôtre Paul.

Paul poursuivit le rapport de la correction publique qu'il infligea à Pierre ou Céphas. S'adressant aux chrétiens juifs, il écrivit :
  "Nous qui, de nature, sommes Juifs et non pécheurs d'entre les nations, sachant comme nous le savons qu'un homme est déclaré juste, non par suite des œuvres de la loi, mais seulement par la foi envers Jésus-Christ, nous avons, nous aussi, mis notre foi en Christ Jésus, pour que nous soyons déclarés justes par suite de la foi envers Christ, et non par suite des œuvres de la loi, car par suite des œuvres de la loi nulle chair ne sera déclarée juste." Galates 2:15,16.
A Jérusalem, lorsqu'il avait pris la parole au cours du débat sur la circoncision, Pierre lui-même avait admis cette doctrine du salut par la foi en Christ et par la bonté imméritée de Dieu, grâce au Christ, et non par la circoncision sous la loi mosaïque Actes 15: 6-11. Plus tard, Pierre reconnut le bien-fondé des propos et des écrits de Paul. Dans sa seconde lettre aux croyants chrétiens, Pierre écrivit ce qui suit:
  "Considérez la patience de notre Seigneur comme salut, comme notre bien-aimé frère Paul vous l'a aussi écrit selon la sagesse qui lui a été donnée, parlant de ces choses comme il le fait aussi dans toutes ses lettres [y compris la lettre aux Galates]. Il s'y trouve, cependant, des choses difficiles à comprendre, dont les gens sans instruction et inconstants tordent le sens, comme ils le font d'ailleurs avec les autres Écritures  pour leur propre destruction." - II Pierre 3:15,16.
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