vendredi 15 mars 2013

TOMBE SOUVERAINE DU MONDE Esaïe 14 : 9 - 14

QUEL ABAISSEMENT


Quel abaissement pour le " roi de Babylone ", quand on considère combien il s'était élevé et de quel éclat il avait brillé dans le monde d'alors ! Le chant prophétique entonné contre lui déclare ensuite : " Comment es-tu tombé des cieux, astre brillant, fils de l'aurore ? Tu es abattu jusqu'à terre, toi qui subjuguais les nations ! Et toi, tu as dit dans ton coeur : Je monterai aux cieux, j'élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu, et je m'assiérai sur la montagne de l'assignation [ du rassemblement, n.m.], au fond du nord. Je monterai sur les hauteurs des nues, je serai semblable au Très-Haut." - Esaïe 14 : 12 - 14, Da.


Quelle chute pour le "roi de Babylone ", qui avait tenté de s'élever au-dessus des " étoiles de Dieu "! Dans les prophéties de la Bible, les rois de la dynastie davidique étaient comparés à des étoiles ; comme ces rois siégeaient à Jérusalem sur le " trône de Jéhovah ", ils possédaient un éclat ou une gloire royale Nombres 24 : 17, Da. Le trône du roi David était situé sur le mont Sion, à Jérusalem, mais son fils Salomon transféra l'emplacement du trône sur la montagne voisine, au nord du mont Sion, près du temple de Jéhovah qui venait d'être bâti. C'est pourquoi le nom de Sion finit par s'appliquer à l'ensemble de la ville du temple de Jéhovah, où tous les hommes israélites d'âge mûr devaient se présenter devant Dieu trois fois par an, elle devint la " montagne du rassemblement ". Le Psaume 48 : 2 , 3 AC la situe vers le nord, en disant : " Jéhovah est grand, il est l'objet de toute louange, dans la cité de notre Dieu, sur sa montagne sainte. Elle s'élève gracieuse, joie de toute la terre, la montagne de Sion, vers le septentrion, la cité du grand Roi [Jéhovah]."


Ainsi, par son désir de faire des rois Israélites de simples vassaux et de s'asseoir au-dessus de ces royales "étoiles de Dieu" en les détrônant, le " roi de Babylone" disait dans son coeur ambitieux qu'il monterait aux cieux de Jéhovah, élèverait son trône païen au-dessus des symboliques "étoiles de Dieu" et s'assiérait sur la montagne septentrionale où les Israélites se rassemblaient devant leur Dieu.


En agissant de la sorte, le " roi de Babylone " semblait se placer au'dessus du Dieu d'Israël, le défiant et le provoquant. Il paraissait monter " sur les hauteurs des nues ", où le Dieu d'Israël était censé demeurer. Au moins pour le monde païen de l'époque, le " roi de Babylone " était " semblable au Très-Haut ", le Dieu d'Israël. Il pensait faire descendre Jéhovah à son propre niveau, ou plus bas encore, et ainsi supplanter le Très-Haut, le Dieu d'Israël !


En 607 avant notre ère, Nébucadnetsar détrôna les " étoiles de Dieu " à Jérusalem, renversa le "trône de Jéhovah", détruisit le temple de Jéhovah et en emporta les ustensiles sacrés, les déposant dans le temple de son dieu à Babylone.


Par toutes ces actions, le " roi de Babylone " paraissait, à ses yeux et à ceux du monde païen, monter jusqu'aux cieux. Il avait subjugué aussi bien la nation juive que les nations païennes. Apparemment il s'était révélé plus puissant et plus élevé que le Dieu très-haut des Juifs. Si les astrologues babyloniens regardaient bien, ils pouvaient peut-être voir dans le ciel une nouvelle étoile dont l'éclat surpassait celui des autres. C'était le " roi de Babylone " qui, par ce qu'il avait fait à Sion ou Jérusalem, était devenu l' "astre brillant, fils de l'aurore", semblable à l'étoile du matin. Il éclipsait les " étoiles de Dieu ".


Pour exprimer la stupeur provoquée par la chute vertigineuse du " roi de Babylone ", la Version autorisée en anglais utilise le nom de Lucifer, en ces termes : " Comment es-tu tombé du ciel, ô Lucifer, fils du matin ! " En français, la traduction catholique de l'abbé Glaire emploie également le nom de Lucifer dans ce passage . Ces deux traductions de la  Bible suivent ici la Vulgate latine, qui emploie Lucifer, nom qui signifie " porte-lumière ". Notez cependant que Lucifer n'est pas le nom du " roi de Babylone ". Ce sont des écrivains religieux non inspirés qui, dans les premiers siècles de notre ère, appliquèrent ce nom à Satan le Diable. Toutefois, la Vulgate emploie à nouveau le terme de lucifer dans II Pierre 1 : 19, l'appliquant cette fois, non à Satan le Diable, mais à l' "étoile du matin " qui devait se lever dans le coeur des chrétiens. Bien entendu, Satan le Diable était le vrai dieu de Babylone et en cette qualité il était aussi le roi invisible de la capitale des Chaldéens. - Job 1 : 9-17.


Pourtant, le fait que la Vulgate latine et d'autres traductions de la Bible emploient le nom de Lucifer pour désigner le " roi de Babylone " ne prouve pas que cette prophétie s'applique à Satan le Diable. Le terme hébreu original utilisé dans ce passage est hêlêl, qui signifie " éclat" ou " le brillant ". D'après certains lexiques hébreux, l'expression complète " astre brillant, fils de l'aurore " signifie " étoile du matin ", l'étoile la plus brillante du ciel. Il s'ensuit que la prophétie d'Esaïe 14 : 3-20 ne s'applique à Satan le Diable que dans la mesure où le roi terrestre de Babylone symbolise cet esprit inique ou en est le reflet.
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