mardi 19 février 2013

PAS DE GUERISON POUR BABYLONE Jérémie 51: 31-32

REVENONS A PRÉSENT AU ROI BELSCHATSAR


La vision prophétique de Jérémie pénètre derrière les murs du palais et nous révèle ce qui se passe. " Les courriers croisent les courriers, les messagers croisent les messagers, annonçant au roi de Babylone que sa ville est prise de tous côtés. ' Les passages sont occupés, les étangs [ les roseaux, Da n.m.; les bateaux de papyrus, NW] sont en feu, et les hommes de guerre consternés ! ' " - Jérémie 51: 31, 32, AC.


Compte tenu de l'interprétation que le prophète Daniel a donnée de l'écriture miraculeuse apparue sur muraille de la salle de banquet de Belschatsar, une telle nouvelle n'a rien d'étonnant. Les Mèdes et les Perses ne s'empareront pas simultanément de toutes les extrémités de la ville. Aussi, lors de l'occupation d'un côté après l'autre de la cité, des courriers seront envoyés successivement pour en informer le roi, chef de la ville. Les ennemis s'empareront même des voies d'eau, des quais qui traversent la ville le long du fleuve, du pont reliant les deux moitiés de Babylone et des bateaux servant de bacs sur l'Euphrate et les canaux. Les embarcations faites des papyrus seront faciles à brûler, afin d'empêcher les Babyloniens de les utiliser pour s'échapper. Quelle rude épreuve pour les nerfs du roi Belschatsar, à mesure que s'accumulent les rapports des messagers arrivant de tous côtés au palais royal * ! Même les " hommes de guerre " de Belschatsar seront consternés.
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       * Les Babyloniens qui se trouvaient au milieu de la ville ne se rendirent pas compte immédiatement que ceux qui demeuraient près des murailles avaient été pris. Selon l'historien grec Hérodote ( I, 191 ), cela s'explique par le fait que la ville était très étendue et que cette nuit-là les Babyloniens festoyaient. D'après Xénophon, autre historien grec, les Babyloniens qui étaient aux extrémités opposées de Babylone n'apprirent que leur ville était complètement prise qu'après le lever du soleil, car tout s'était passé pendant la nuit.


Cette ville royale mérite d'être foulée comme on bat le grain sur l'aire, et elle le sera, à l'heure fixée par Jéhovah. Il sait quand elle sera mûre pour la moisson et le foulage. " Car ainsi parle Jéhovah des armées, Dieu d'Israël : la fille de Babel est comme une aire au temps où on la foule ; encore un peu, et le temps de la moisson sera venu pour elle." - Jérémie 51 : 33, AC.


A compter du moment où le prophète de Jéhovah a écrit ces paroles jusqu'à leur accomplissement, il ne reste que quelque soixante-quinze années, " encore un peu " aux yeux de Jéhovah, le Roi d'éternité. Le temps de fouler Babylone " comme une aire " viendra en 539. Elle sera alors semblable à un champ de céréales mûres. Le temps de la moisson sera venu sur elle. Sa récolte doit être étalée sur l'aire afin d'être battue pour séparer le grain de la balle. Le foulage ne sera pas fait par des pieds humains, mais sous les sabots d'un animal lourd, tel le boeuf. La loi de Jéhovah consignée dans Deutéronome 25 : 4 déclare : " Tu n'emmuselleras point le boeuf, quand il foulera le grain". ( I Corinthiens 9:9 ). Parfois le boeuf tire derrière lui une herse ou traîneau à dents sur laquelle s'assoit le conducteur pour augmenter le poids. Ainsi, le grain est foulé lourdement.


En 539, Jéhovah emploiera comme ses batteurs les Mèdes et les Perses sous la direction de Cyrus. Les Juifs exilés n'auront pas besoin de participer au battage. Sans doute Jéhovah pensait-il principalement à la grande Babylone des temps modernes quand il fit écrire par par inspiration les paroles de Michée 4 : 9-13. En effet, après avoir dit comment la
                                " fille de Sion "
serait déportée à Babylone et comment ses ennemis se réjouiraient de la voir dans cette situation,
                                                                                                                                  Michée décrit :
" Il les a rassemblées comme des gerbes sur l'aire. Lève-toi et foule, fille de Sion. Car je ferai que ta corne [ Sion est ici comparée à un boeuf ] soit de fer et tes sabots d'airain, et tu broieras des peuples nombreux, et je consacrerai leurs gains à Jéhovah, et leurs richesses au Seigneur de toute la terre." - AC.

En conséquence, tandis qu'elle attend l'ordre de Dieu, Sion a de bonnes raisons de mettre Babylone au défi en ces termes :
                " Ne te réjouis pas à mon objet, ô mon ennemie; car si je suis tombée, je me relèverai; si je suis assise dans les ténèbres, Jéhovah est ma lumière. (...) Que mon ennemie le voie et qu'elle soit couverte de honte, elle qui me disait : 'Où est Jéhovah, ton Dieu ?' Mes yeux se repaîtront en la voyant, lorsqu'elle sera foulée aux pieds comme la boue des rues." Michée 7 : 8-10, AC. Le battage symbolique sera très rude pour Babylone et finira par la mettre en pièces. Un foulage semblable sera tout aussi rude, sinon davantage, pour la grande Babylone des temps modernes.

Pendant le règne de Nébucadnetsar, Sion a été dévorée comme par un énorme serpent qui l'a fait disparaître du pays de Juda. Aussi Jérémie s'adresse-t-il à la nation tout entière quand il déclare :
                                                                                                                   " Il nous a dévorés, il nous a consumés, Nébuchodonosor, roi de Babel; il nous a posés là comme un vase vide ; tel qu'un dragon, il nous a engloutis, il a rempli son ventre de nos meilleurs mets [ Da : de mes délices ]; il nous a chassés. Que la violence que j'aie subie et ma chair dévorée soient sur Babel ! dit le peuple de Sion, et mon sang sur les habitants de la Chaldée ! dit Jérusalem." - Jérémie 51 : 34, 35, AC.


Poursuivant son ambitieux programme de domination mondiale, le roi Nébucadnetsar a commencé à consumer le royaume de Juda en 620, date à laquelle il est monté contre Jérusalem et a réduit le roi Jojakim à l'état de vassal, lui faisant prêter serment de payer le tribut à Babylone. Trois années plus tard, à la suite de la rébellion de Jojakim, Nébucadnetsar est monté de nouveau contre Jérusalem. La onzième année de son règne, Jojakim est mort à Jérusalem et son fils Jojakin lui a succédé.


Après avoir été assiégé pendant trois mois à Jérusalem, le jeune roi Jojakin s'est rendu à Nébucadnetsar. Dix mille Juifs ont été déportés à Babylone, y compris le roi et des des hommes sélectionnés avec leurs familles. Mais ce n'est pas en cette occasion que toute la nation a été déportée. En aucun cas on ne peut dire que la nation de Juda est allée en captivité à Babylone en 617. Nébucadnetsar est revenu à Jérusalem et, après l'avoir assiégée pendant dis-huit mois, il l'a détruite, ainsi que son temple, en 607. C'est alors seulement que la nation de Juda est disparue du pays que Dieu lui avait donné II Rois 24 : 1 à 25 : 26 ; II Chroniques 36 : 1-20 ; Jérémie 52 : 1-29. Privé de roi régnant et exilé à Babylone, le peuple juif était comme dévoré.
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