lundi 10 décembre 2012

LES DOIGTS D'UNE MAIN D'HOMME

" En ce même moment, les doigts d'une main d'homme sortirent, et écrivirent, vis-à-vis du chandelier, sur le plâtre de la muraille du palais du roi; et le roi vit l'extrémité de la main qui écrivait. Alors le roi changea de couleur, et ses pensées le troublèrent ; et les liens de ses reins se délièrent, et ses genoux se heurtèrent l'un contre l'autre." - Daniel 5 : 5,6, Da.

Belschasar n'arrive plus à tenir sa coupe de vin, un vase d'or enlevé du temple de Jéhovah avant la destruction de cet édifice. Tout à coup il cesse de louer les divinités babyloniennes, les dieux de métal, de bois et de pierre. Il regarde fixement ce que cette main, sortie de l'invisible, a inscrit sur la plâtre bien éclairé de la muraille. Le silence absolu qui règne à présent dans la salle du banquet est rompu soudain par le roi, qui a retrouvé sa voix.
                                                     " Le roi cria avec force d'amener les enchanteurs, les Chaldéens et les augures". on les amène vite devant Belschatsar. Il leur montre l'écriture qui est apparue sur le mur. " Le roi prit la parole et dit aux sages de Babylone : Quiconque lira cette écriture et m'indiquera l'interprétation sera revêtu de pourpre, et aura une chaîne d'or autour de son cou, et sera le troisième gouverneur dans le royaume". - Daniel 5:7, Da.

Nabonide, le père de Belschatsar, n'est pas au banquet, puisqu'il est absent de Babylone. En effet, dans une bataille visible des hautes murailles de la ville, Nabonide a combattu les troupes de Cyrus le Perse. Vaincu, il s'est réfugié à Borsippa, cité importante située au sud-ouest de Babylone. Certes, Nabonide est toujours le souverain ou premier gouverneur de l'Empire, mais depuis des années, son fils Belschatsar règne avec lui en qualité de vice-roi*. Si un sage, en interprétant l'étrange inscription sur le muraille, prouvait maintenant que le ciel était avec Belschasar, celui-ci récompenserait cet homme en l'établissant troisième gouverneur du royaume de Babylone, soit en l'élevant au rang venant immédiatement après le sien. Ce faisant, Belschatsar déposséderait son fils aîné le droit de lui succéder. Peu importe ! Il lui faut absolument apprendre la signification de l'écriture !
                                                                  " Alors arrivèrent tous les sages du roi, mais ils ne purent lire l'écriture ni faire connaître au roi l'interprétation. Alors le roi Belschatsar fut extrêmement troublé, et il changea de couleur; et ses grands furent bouleversés." - Daniel 5 : 8, 9, Da.

Cette fois-ci les dieux de Babylone ont trahi le roi Belschatsar. Vers qui peut-il se tourner pour connaître le sens de l'écriture miraculeuse apparue sur la muraille ? Ses grands sont tout aussi bouleversés que lui. Ils n'ont aucune suggestion à faire au roi pâle et effrayé.


Malgré la belle récompense offerte à celui qui déchiffrera l'énigme, même les sages de Babylone demeurent perplexes devant elle. La nouvelle en parvient finalement à la reine mère+. Son fils Belschatsar a-t-il consulté Daniel, l'exilé juif qui réussit à interpréter deux songes de Nébucadnetsar ?

Non ? Qu'il l'appelle donc !


      " La reine, à cause des paroles du roi et de ses grands, entra dans la maison du festin. La reine prit la parole et dit : ô roi, vis à jamais !
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     * Dans ses Antiquités judaïques ( livre X, chapitre XI, paragraphe 4, trad. angl. de Whiston ), l'historien juif Josèphe déclare : " Balthazar [ Belschatsar ] régnait lorsque Babylone fut prise ; il régnait depuis dix-sept ans."
+ On pense qu'il s'agit de Nicrotis, qui naquit à Nébucadnetsar par sa femme égyptienne du même nom, et qu'il donna en mariage à Nabonide. - Voir Nabuchodonosor de Tabouis, note au bas de la page 24; cf. aussi Darius the Mede de Whitcomb, note au bas de la page 73.

Que tes pensées ne te troublent pas, et ne change pas de couleur : il y a un homme dans ton royaume, en qui est l'esprit des dieux saints ; et, aux jours de ton père [son grand-père, Nébucadnetsar ], de la lumière, et de l'intelligence, et une sagesse comme la sagesse des dieux, ont été trouvées en lui; et le roi Nébucadnetsar ton père, - ton père, ô roi, l'a établi chef des devins, des enchanteurs, des Chaldéens, des augures, parce qu'un esprit extraordinaire, et la connaissance et l’intelligence pour interpréter les songes et pour expliquer les énigmes et pour résoudre les problèmes difficiles, ont été trouvés en lui, en Daniel, à qui le roi a donné le nom de Beltesshatsar. Que Daniel soit donc appelé, et il indiquera l'interprétation." - Daniel 5: 10-12, Da.

C'est la dernière ressource pour le roi Belschatsar. En désespoir de cause, il suit la suggestion de la reine mère. Lui et ses grands attendent pendant qu'on va chercher Daniel et qu'on l'amène dans la salle du banquet pour élucider le mystère de l'effrayante inscription. Le roi ne reçoit aucun rapport sur ce qui se passe en dehors des murs de Babylone. Bah ! pourquoi s'inquiéter ? Les puissantes murailles fortifiées tiennent ferme et disent en fait à Cyrus le Perse : " Tu viendras jusqu'ici, tu n'iras pas au delà ; ici s'arrêtera l'orgueil de tes flots." - Job 38:11.


Oui ! Belschatsar, tout va bien du côté des murailles, mais en est-il de même du fleuve ? Vous, sentinelles de Babylone, êtes-vous trop occupées à la grande fête de la ville pour remarquer ce qui se passe ? Regardez donc ! Les eaux de l’Euphrate coulant au milieu de votre ville sont en train de baisser et s'éloignent de plus en plus des quais bordant ses rives. Qu'arrive-t-il ? L'Euphrate est-il frappé d'une plaie ? Pas précisément. C'est que Cyrus, après avoir examiné les immenses murailles de Babylone et en avoir conclu qu'on ne peut prendre la ville par un assaut direct, a décidé de recourir à un stratagème. Au nord de la ville, hors de portée des projectiles des défenseurs, Cyrus à fait creuser un canal. Il entend détourner les eaux de l'Euphrate au moment critique et les amener à l'immense bassin du lac artificiel d'Ardericca que Nébucadnetsar lui-même fit creuser pour les besoins de sa capitale mais qui en est resté au stade d'un marécage. Cette nuit de fête célébrée le seize du mois lunaire de tisri apportera à Cyrus l'occasion tant attendue.
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