jeudi 4 octobre 2012

LA DÉVASTATION de Sion

LA PROPHÉTIE de Jérémie annonçant la chute de Babylone ne fournissait pas au roi Sédécias une raison de se rebeller contre le roi Nébucadnetsar. Pourquoi ? N'oublions pas que tout en donnant cette prophétie, Jérémie annonçait en même temps aux Juifs déjà emmenés en captivité à Babylone qu'ils ne seraient pas ramenés dans leur pays avant l'expiration d'une période de soixante-dix ans. Il conseillait Sédécias de garder son cou sous le joug de Babylone, dans son propre intérêt et dans celui du peuple. - Jérémie 29 : 1 - 10; 27 : 12 - 15.
A la même époque, Jéhovah suscita un autre prophète et le chargea  d'annoncer la destruction de Jérusalem par le roi de Babylone et aussi l'oeuvre de jugement que ce conquérant exécuterait sur d'autres nations, dont l'Egypte, sur qui comptait Sédécias. Ce prophète fut choisi parmi les Juifs captifs en Babylonie. On lit à ce sujet : " Le cinquième jour du mois [ le quatrième mois ], - c'était la cinquième année de la captivité du roi Joachin, - la parole de Jéhovah fut adressée à Ézéchiel  fils de Buzi, prêtre, dans le pays des Chaldéens, près du fleuve Chobar [ Sg : Kébar ], et là, la main de Jéhovah fut sur lui." - Ézéchiel 1 : 1 - 3, AC.
En 613 av. notre ère, Ézéchiel devint, à l"âge de trente ans, non un prêtre rattaché au temple de Jéhovah, mais l'un des grands prophètes de Jéhovah. Il se trouvait à Tel-Abib, sur les rives du Kébar, grand canal que Nébucadnetsar avait creusé pour relier l'Euphrate au Tigre, dans l'intérêt du développement commercial et économique de la Babylonie. Ézéchiel prophétisa en Babylonie pendant vingt-deux ans, c'est-à-dire jusqu'en 591 av. notre ère. - Ézéchiel 3 : 15 ; 29 : 17, 18, AC.
Ézéchiel, prêtre exilé, ne pouvait voir de ses yeux ce qui se passait dans le temple de Jéhovah à Jérusalem, mais ces choses lui furent révélées par une vision divinement inspirée. Il la reçut pendant la deuxième année de son ministère comme prophète, soit dans la sixième année du règne de Sédécias. Ézéchiel 8 : 1 - 4. Dans cette vision, il fut transporté à l'entrée de la porte intérieure du temple, du côté nord. Là il vit une idole abominable, l'"idole [NW: le symbole ] de jalousie" dressée contrairement au deuxième des Dix Commandements prescrivant de vouer à Jéhovah Dieu un attachement exclusif Exode 20 : 4 - 6, NW. Toujours dans sa vision, Ézéchiel perça un trou dans la muraille du temple et vit gravées sur les murs " toutes sortes de figures de reptiles et d'animaux immondes, et toutes les idoles de la maison d'Israël" sur tout le pourtour du mur. Pis encore, soixante-dix anciens de la maison d'Israël offraient de l'encens à ces représentations idolâtriques. Ils se figuraient que Jéhovah ne les voyait pas - Ézéchiel 8 : 3 - 12, CT.
Jéhovah allait cependant montrer à Ézéchiel d'autres abominations qui se commettaient dans le temple auquel il avait rattaché son nom. " Et il me conduisit, écrit Ézéchiel  à l'entrée de la porte de la maison de Jéhovah qui regarde le septentrion, et les femmes étaient assises, pleurant le dieu Thammuz [ Tammuz ]." Ézéchiel 8 : 13 , 14, AC.


La version catholique de l'abbé Glaire traduit le nom de ce dieu "Adonis", car c'est ainsi que le rend la Vulgate latine, version officielle de l'Eglise catholique. Qu'était ce dieu ?



1) Le nom d'une divinité phénicienne, l'Adonis des Grecs. Tammouz était à l'origine un dieu-soleil sumérien ou Babylonien appelé Doumouzi, amant d'Ishtar, laquelle correspond à l'Aphrodite [Vénus] des Grecs. Le culte de ces divinités fut introduit en Syrie dès les premiers temps, sous les noms de Tammouz et d'Astarté, et il apparaît chez les Grecs dans le mythe d'Adonis et d'Aphrodite, qu'on identifie à l'Osiris et à l'Isis du panthéon Égyptien, preuve de la grande extension de ce culte. Le mythe babylonien représente Doumouzi ou Tammouz comme un beau berger qui est tué par un sanglier, symbole de l'hiver. Ishtar le pleura longtemps et descendit dans l'empire souterrain pour le délivrer de l'étreinte de la mort. (...) En Babylonie, les femmes célébraient le deuil de Tammouz le deuxième jour du quatrième mois, que l'on finit par appeler mois de Tammouz. (...) Les femmes de Guébal [Syrie] se rendaient au temple vers le milieu de l'été pour célébrer la mort d'Adonis ou Tammouz; à l'occasion de cette fête, des rites licencieux prirent naissance et ce culte devint si infâme qu'il fut interdit par Constantin le Grand. - ISBE, tome V, page 2908a.

D'après l'Encyclopédie américaine ( éd. de 1929, tome XXVI, page 238), le nom sumérien Doumouzi signifie " le soleil de la vie". Cependant, dans son livre Les Deux Babylones, Hislop déclare à la page 372 :
                Le nom de Tammuz, donné à Osiris ou Nemrod, était équivalent à Alorus, dieu du feu, et parait lui avoir été donné comme celui qui purifie par le feu. Tammuz vient du tam, rendre parfait, et muz, feu : il signifie; le feu qui rend parfait. C'est à ce sens aussi bien qu'au caractère de Nemrod, père des dieux, que fait allusion ce passage de Zoroastre : " Toutes choses sont le produit d'un seul feu. Le père a tout accompli, et a tout livré au second esprit que toutes les nations appellent le premier." (...) De là, sans doute, la nécessite du feu du purgatoire pour rendre les hommes parfaits et pour les débarrasser de tous les péchés qu'ils ont emportés avec eux dans le monde invisible.

Toujours à propos de Tammouz, Hislop écrit à la page 32 du même ouvrage :
          Dans l'Ecriture il est désigné sous le nom de Tammuz ( Ézéchiel VIII, 14) mais les écrivains classiques l'appellent d'ordinaire du nom de Bacchus. C'est-à-dire " le Regretté". Le nom de Bacchus ne rappelle au lecteur ordinaire qu'une idée de débauches et d’ivrognerie, mais on sait aujourd'hui que dans toutes les abominations qui accompagnaient ses orgies, on poursuivait ouvertement ce grand but : la purification des âmes, c'est-à-dire leur délivrance du péché et de ses souillures. Le dieu Regretté qu'on exposait et qu'on adorait sous la forme d'un petit enfant dans les bras de sa mère (...).
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