vendredi 26 octobre 2012

CHOSE CERTAINE

Une chose est certaine : Quand le roi Jojakim se rebella ouvertement contre Nébucadnetsar, de qui il était tributaire, et lui tint tête pendant les trois dernières années de son règne à Jérusalem, la nation juive n'était pas tenue captive par Babylone. Il est tout aussi évident que lorsque Sédécias, le dernier roi, viola son serment, se révolta contre Nébucadnetsar et lui résista trois années, les première et dernière en partie, cette nation n'était pas en captivité. Par suite, on ne peut affirmer qu'à partir du règne de Jojakim jusqu'à la libération des captifs juifs par Cyrus le Perse en 537, il y eut pour les Juifs une période de soixante-dix années successives de captivité en Babylonie.
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    * Voir la note (*) au bas de la page 134 du présent ouvrage.


Lorsque Jérusalem fut détruite et le pays de Juda totalement dévasté, alors seulement les Juifs, en tant que nation, furent exilés en Babylonie sans aucun roi à Jérusalem. Cet exil-là se prolongea sans interruption pendant une période de soixante-dix ans. - Daniel 9 : 1,2.


Certes le roi Nébucadnetsar établi Guédalia gouverneur sur les pauvres qu'il avait laissés dans le pays de Juda, mais le septième mois (tisri), Guédalia fut assassiné, et les Juifs qui restaient s'enfuirent en Egypte parce qu'il craignaient Babylone. Cependant, même dans ce pays, la main du roi de Babylone devait les atteindre plus tard. Voilà comment, au septième mois, le pays fut laissé dévasté, privé d'hommes et de bêtes, ainsi que l'avait annoncé Jérémie.


D'après le récit Biblique, cinq ans après la destruction de Jérusalem, le roi de Babylone fit déporter d'autres Juifs en Babylonie. A cet effet, Jérémie 52 : 30 déclare : " La vingt-troisième année de Nébucadnetsar, Nébuzaradan, chef des gardes, emmena sept cent quarante-cinq Juifs." Il est à noter toutefois que ces Juifs ne se trouvaient pas dans le pays dévasté de Juda; Nébucadnetsar les fit prisonniers lorsque, en tant que coupe symbolique de Jéhovah, il fit boire aux nations limitrophes la potion amère d'une conquête brutale. - Jérémie 25 : 17 - 29.


En 537 av. notre ère, le roi Cyrus fit relâcher un reste des Juifs, et ceux-ci quittèrent Babylone pour entrer au pays de Juda. Ce pays commença donc à être repeuplé, ce qui mit fin à sa dévastation et marqua, du coup, le terme des soixante-dix années. Puisque cette période prit fin en cette année-là, elle a dû commencer en 607, date à laquelle Jérusalem fut détruite et le pays de Juda devint complètement dépeuplé. Supposons maintenant qu'après la déportation des Juifs à Babylone, Jéhovah Dieu ait permis au Nébucadnetsar de déplacer des populations gentiles pour les établir en Juda. Dans ce cas, ce pays n'aurait pas pu jouir de ses soixante-dix années de repos sabbatique, comme Jéhovah l'avait décrété. Juda serait devenu alors comme le pays de Samarie, que le roi d'Assyrie repeupla d'habitants païens. Par un miracle, le Dieu tout-puissant garda le pays de Juda complètement désert, afin de lui assurer ses soixante-dix années de repos. - II Chroniques 36 : 21 - 23.


Jérusalem tomba pendant la onzième année de l'exil en Babylonie du prophète Ézéchiel. Quelques mois après cet évènement, mais sans doute avant le retour des troupes victorieuses de Nébucadnetsar, Ézéchiel apprit la nouvelle d'un rescapé juif. Ézéchiel dit à ce sujet: " La douzième année [ d'après un certain calcul ], le cinquième jour du dixième mois de notre captivité, un homme qui s'était échappé de Jérusalem vint à moi et dit : La ville a été prise !" Ézéchiel 33 : 21. Dès ce moment, Ezéchiel put prophétiser sur la restauration des Juifs et le repeuplement du pays de Juda qui devait se produire au terme des soixante-dix années de désolation. - Ézéchiel 36 : 1 à 37 : 28.


Le prophète Jérémie fut témoin de la destruction de Jérusalem, autrefois ville sainte. Bien que ce triste évènement ait démontré la véracité de ses prophéties, Jérémie ne s'en réjouit pas. Jéhovah non plus n'en ressentit aucune joie. Il inspira Jérémie et lui fit écrire le livre biblique des Lamentations, qui décrit en ces termes la triste condition de Jérusalem :
            " Comment est-elle assise solitaire, la cité populeuse ! Elle est devenue comme une veuve, celle qui était grande parmi les nations; la reine des provinces a été rendue tributaire. (...) Juda s'en est allé en exil, misérable et condamné à un rude travail; il habite chez les nations, sans trouver le repos; ses persécuteurs l'ont atteint dans d'étroits défilés. Les chemins de Sion sont dans le deuil, parce que nul ne vient plus à ses fêtes ; toutes ses portes sont en ruines ; ses prêtres gémissent, ses vierges se désolent, et elle-même est dans l'amertume. Ses oppresseurs ont le dessus, ses ennemis prospèrent ; car Jéhovah l'a affligée à cause de la multitude de ses offenses ; ses petits enfants s'en sont allés captifs devant l'oppresseur. La fille [la cité] de Sion a perdu toute sa gloire. (...)
          " Sion a tendu les mains... Personne ne la console ! Jéhovah a commandé aux ennemis de Jacob [ Israël] de l'environner de toutes parts; Jérusalem est devenue au milieu d'eux comme une chose souillée." " Que puis-je te dire ? Qui trouver de semblable à toi, fille de Jérusalem ? A qui te comparer pour te consoler, vierge, fille de Sion ? Car sa plaie est grande comme la mer : qui te guérirait ?" " La couronne de notre tête est tombée ; oui, malheur à nous, parce que nous avons péché ! Voici pourquoi notre coeur est malade, pourquoi nos yeux sont obscurcis : c'est parce que la montagne de Sion est désolée, et que les chacals s'y promènent en liberté. (...) Fais-nous revenir à toi, Jéhovah, et nous reviendrons ; donne-nous de nouveaux jours comme ceux d'autrefois. Car nous aurais-tu entièrement rejetés ? Serais-tu irrité contre nous sans mesure ? " - Lamentations 1 : 1 - 6, 17 ; 2 : 13 ; 5 : 16 - 22, AC.


En 607 av. notre ère, les oppresseurs de Sion eurent effectivement " le dessus" . Le " trône de Jéhovah" à Sion était renversé. Le royaume typique de Dieu n'existait plus. Il n'y avait plus sur la terre un petit royaume de Dieu pour gêner la marche des nations gentiles ou non juives vers l'hégémonie totale. Avec la permission de Dieu, elles pouvaient désormais exercer la domination dans le monde entier. Le septième mois lunaire de 607, lors de la dévastation complète du territoire de Sion, après l'assassinat du gouverneur juif Guédalia, qui avait été établi par le roi de Babylone, les " temps des gentils" ou " temps fixés des nations" eurent leur commencement.

Combien de temps devaient-ils durer ?


Ces " temps " continueraient jusqu'à la venue de Schilo, Celui à qui appartient le droit de recevoir le royaume de Dieu renversé. Alors Dieu lui donnerait la couronne, la tiare et le sceptre, l'autorisant à dominer au milieu des Gentils, les nations du monde qui sont ses ennemis. Mais quand l'intronisation du royal Fils de David devait-elle avoir lieu ? Le céleste Roi d’Éternité en avait choisi l'heure. Aussi annonça-t-il le temps de cet évènement, faisant consigner cette prophétie dans la Parole inspirée. - Genèse 49 : 10, Da; Luc 21 : 24, AC; Ezéchiel 21 : 30 - 32, Li; Psaume 110 : 1 - 6.
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