Les Juifs désobéissants et dépourvus de foi s'étant enfuis en Egypte, le pays de Juda fut laissé désolé, sans hommes ni animaux domestiques, conformément à la prophétie que Jéhovah avait donnée par la bouche de Jérémie. Cela se produisit vers le milieu du septième mois, tisri ou éthanim ( septembre / octobre ), soit aux environs du 1 octobre 607 an. notre ère.
Il est intéressant de remarquer que le dixième jour de ce septième mois était le jour des Propitiations, et que l'année du Jubilé on devait sonner de la trompette ce jour-là et publier " la liberté dans le pays pour tous les habitants".
Tout comme la quarante-neuvième année du cycle sabbatique, le Jubilé devait être un sabbat de repos pour le pays que Dieu avait donné, et ce sabbat jubilaire de la terre devait commencer le septième mois, tisri Lévitique 25 : 8 - 22. Ce mois-là, pendant que les Juifs apeurés fuyaient inutilement vers l'Egypte, laissant le pays de Juda complètement dévasté et sans habitant, - lieu désert dont les passants se détourneraient, - les terres ont dû pousser en quelque sorte un soupir de soulagement.
A présent elles allaient jouir d'une succession ininterrompue d'années sabbatiques, pour compenser toutes celles que les Israélites désobéissants n'avaient pas observées. Pendant combien d'années le pays allait-il pouvoir se reposer ?
Pendant un nombre d'années symboliquement parfait : soixante-dix. A ce sujet, nous lisons :
" Alors Jéhovah fit monter contre eux le roi des Chaldéens (...). Ils brûlèrent la maison de Dieu, ils démolirent les murailles de Jérusalem, ils livrèrent au feu tous ses palais et détruisirent tous les objets précieux. Nabuchodonosor emmena captifs à Babylone ceux qui échappèrent à l'épée, et ils furent ses esclaves, à lui et a ses fils, jusqu'à la domination du royaume de Perse, - afin que s'accomplît la parole que Jéhovah avait dite par la bouche de Jérémie, - jusqu'à ce que le pays eût joui de ses sabbats; car il se reposa tout le temps que dura la solitude, jusqu'à l'accomplissement de soixante-dix années. La première année de Cyrus, roi de Perse, pour l'accomplissement de la parole que Jéhovah avait dite par la bouche de Jérémie, Jéhovah excita l'esprit de Cyrus, roi de Perse, qui fit faire de vive voix et par écrit cette publication dans tout son royaume : ' Ainsi parle Cyrus, roi de Perse : Jéhovah, le Dieu du ciel, m'a donné tous les royaumes de la terre, et il m'a commandé de lui bâtir une maison à Jérusalem en Juda.
Qui d'entre vous est de son peuple ? Que Jéhovah, son Dieu, soit avec lui, et qu'il monte !'" - II Chroniques 36 : 17 - 23, AC;cf. aussi Daniel 9 : 1,2.
Flavius Josèphe, historien juif du premier siècle de notre ère, corrobore la sainte Bible en écrivant ce qui suit sur la durée de la dévastation de Jérusalem :
Il [l'historien chaldéen Bérose, du troisième siècle av. n. è.] parle ensuite des descendants de Noé, suppute les temps jusqu'à Nabulazar, roi de Babylone et de Chaldée, raconte ses actions, et dit comme il envoya Nabuchodonosor, son fils, contre l'Egypte et la Judée, qu'il assujettit à sa puissance, brûla le temple de Jérusalem, emmena captif à Babylone tout notre peuple, et rendit ainsi Jérusalem déserte, pendant soixante-dix ans, jusqu'au règne de Cyrus, roi de Perse. - Réponse de Fl. Josèphe à Appion en justification de son histoire ancienne des Juifs, livre 1, chapitre VI, paragraphe 1.
Voilà le misérable état où toute la nation Hébreux se trouva réduite, et par quels divers évènements elle fut deux fois transportée au-delà de l'Euphrate : la première, lorsque sous le règne d'Osée, roi d'Israël, Salmanazar, roi des Assyriens, après avoir pris Samarie, emmena captives les dix tribus, et depuis lorsque Nabuchodonosor, roi des Chaldéens et des Babyloniens, après avoir pris Jérusalem, emmena les deux tribus qui restaient. Mais au lieu que Samanazar fit venir Samarie, du fond de la Perse et de la Médie, des Chutéens pour l'habiter, Nébuchodonosor n'envoya point de colonies dans ces deux tribus qu'il avait conquises; tellement, que la Judée, Jérusalem et le temple demeurèrent déserts durant soixante-dix ans. - Histoire ancienne des Juifs ( Antiquités judaïques ), traduction d'Arnauld d'Andilly, livre X, chapitre XI, paragraphe 9.
Il s'ensuit que la dévastation de Jérusalem et du pays de Juda remplit entièrement les soixante-dix années annoncées par Jérémie. Cette période n'englobait pas la captivité d'une partie de la nation juive en Babylonie. Même cette captivité partielle ne commença pas en 626 av. notre ère, dans la troisième année du règne de Jojakim. Ce dernier régna onze ans, jusqu'à la huitième année du règne de Nébucadnetsar, roi de Babylone, année qui débuta le 1 nisan 618 et finit le 29 adar 617. Peu avant la fin de cette huitième année du règne de Nébucadnetsar, donc avant le 29 adar 617, Jojakin, fils et successeur de Jojakim, sortit de Jérusalem afin de se rendre à Nébucadnetsar, qui assiégeait la ville.
Apparemment, Jojakin ne fut pas enlevé immédiatement du pays de Juda et emmené en captivité, car avant que lui et d'autres Juifs ne fussent exilés, la huitième année du règne de Nébucadnetsar arriva à son terme et la neuvième année commença le 1 nisan 617 II Chroniques 36 : 9,10. Ce fut à cette date-là, le 1 nisan 617, qu'on commença à compter la première année du règne de Sédécias, oncle de Jojakin, que Nébucadnetsar avait établi roi de Jérusalem à la place de son neveu II Rois 24 : 12 - 18. Par conséquent, l'an 617 av. notre ère marqua le début de la captivité babylonienne pour quelques milliers de Juifs seulement, et non pour la nation juive tout entière*.
*******
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire