jeudi 6 septembre 2012

LA SYMBOLIQUE " COUPE DU VIN DE MA COLÈRE"



Dans la quatrième année du règne de Jojakim, roi de Juda, soit en l'an 625 av.notre ère, Nébucadnetsar devint roi de Babylone, le roi le plus illustre de cette Troisième puissance mondiale. A cette même date, Nébucadnetsar remporta la victoire sur Néchao, pharaon d'Egypte, à la bataille de Carkémisch, sur l'Euphrate Jérémie 46 : 1,2. Puis il repoussa Néchao jusqu'en Egypte, puisque la Bible déclare : " Le roi d'Egypte ne sortit plus de son pays, car le roi de Babylone avait pris tout ce qui était au roi d'Egypte depuis le torrent d'Egypte jusqu'au fleuve de l'Euphrate." II Rois 24 : 7. Cette année-là aussi Jérémie prononça sa prophétie sur l'oeuvre d'exécution que Nébucadnetsar allait accomplir en tant que "serviteur" ou instrument de Jéhovah, pour qui l'heure était arrivée d'exécuter ses jugements contre les méchants. - Jérémie 25 : 8,9.


Jérémie annonça une désolation de soixante-dix ans pour Jérusalem et le pays de Juda. Il déclara : " C'est pourquoi ainsi parle Jéhovah des armées : Parce que vous n'avez pas écouté mes paroles, j'enverrai et je prendrai toutes les tribus du septentrion, dit Jéhovah, et je les emmènerai à Nébuchodonosor, roi de Babylone, mon serviteur ; je les ferai venir contre ce pays et contre ses habitants, et contre toutes les nations d'alentours, que je frapperai d'anathème, et dont je ferai une solitude, un objet de moquerie, une ruine éternelle [ NW: jusqu'à des temps indéfinis]. Je ferai disparaître du milieu d'eux les accents de la joie et la voix de l'allégresse, les chants du fiancé et les chants de la fiancée, le bruit de la meule et la lumière de la lampe. Tout ce pays sera une solitude, un désert, et ces nations seront asservies au roi de Babylone pendant soixante-dis ans." Jérémie 25 : 1 - 11, AC. Ainsi, pendant les soixante-dix années où le pays de Juda demeurerait inhabité, la nation tout entière servirait les rois de Babylone.


Dans cette même prophétie, Jéhovah compara le roi Nébucadnetsar à une coupe, et sa propre colère contre les nations condamnées à un vin qu'il les obligerait à boire au moyen de la coupe symbolique, Nébucadnetsar. Jérémie poursuivit en ces termes : " Ainsi m'a parle Jéhovah, Dieu d'Israël : Prends de ma main cette coupe du vin de ma colère et fais-la boire à toutes les nations vers lesquelles je t'enverrai. Elles en boiront, elles chancelleront, elles seront prises de folie devant l'épée [de Nébucadnetsar] que j'enverrai au milieu d'elles."


En prophétisant ainsi, Jérémie passa symboliquement la coupe aux nations, leur faisant d'abord boire le message prophétique, avant qu'elles n'en boivent l'accomplissement. Il dit : " Je pris la coupe des mains de Jéhovah et je la fis boire à toutes les nations vers lesquelles Jéhovah m'envoyait : à Jérusalem et aux villes de Juda, à ses rois, à ses princes, pour en faire une solitude, une désolation , un objet de moquerie et de malédiction, comme cela se voir aujourd'hui." Après avoir cité Jérusalem en premier dans la liste de ceux qui devaient boire la coupe du vin de la colère divine, Jérémie mentionna successivement l'Egypte, le pays d'Uts, la Philistie, Edom, Moab, Ammon , Tyr, Sidon, Dédan , Théma , Buz , l'Arabie, Zambri ( Sg : Zimri), Elam et la Médie. Oui, il donna cette coupe " à tous les rois du septentrion, proches ou éloignés, à l'un comme à l'autre, et à tous les royaumes du monde qui sont sur la face de la terre". - Jérémie 25 : 15 - 26, AC.


Enfin, comme point culminant, Jérémie ajouta au sujet de la coupe qu'il avait reçue des mains de Jéhovah : " Et le roi de Sésac [Sg: Schéschac] boira après eux." Jérémie 25 : 26, AC. D'après une traduction juive, le nom de Schéschac est une désignation cryptographique du nom hébreu Babel ( ou Babylone ), selon le procédé consistant à substituer la dernière lettre de l'alphabet hébreu (tav) à la première ( aleph ), l'avant-dernière lettre ( shin ) à la deuxième ( beth ), la troisième à compter de la fin ( resh ) substituée à la troisième lettre de l'alphabet ( ghimel ), et ainsi de suite*. D'autre part, le nom Schéschac emporte l'idée de l'humiliation, et effectivement, Babylone allait être humiliée.
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* Voir la New World Translation of the Hebrew Scriptures, ed. de 1958 tome IV, page 269, Jérémie 25:26, note en bas de page. Cf. aussi l'ouvrage Lexicon for the Old Testament Books de Koehler et Baumgartner, éd. de 1953, tome II, page 1014a.


On a également suggéré que Schéschac signifie " aux portes en cuivres", et c'est là un qualificatif qui s'applique à Babylone. Cette prophétie signifiait donc que le roi de Babylone cesserait d'être la coupe symbolique dans la main de Jéhovah, et qu'à son tour il devrait boire la coupe du vin symbolique, coupe représentant un autre roi. On pourrait alors écrier : " Eh quoi! Schéschac est prise! Celle dont la gloire remplissait toute la terre la terre est conquise ! Eh quoi ! Babylone est détruite au milieu des nations !" - Jérémie 51 : 41.

Voilà qui explique pourquoi, avant de commencer sa prophétie sur la coupe et de mentionner Schéschac, Jérémie déclara : " Lorsque ces soixante-dix ans seront accomplis [ sur Jérusalem et le pays de Juda ], je ferai rendre compte de leur péché au roi de Babylone et à cette nation, dit Jéhovah, et au pays des Chaldéens, et j'en ferai des solitudes éternelles. [ NW : jusqu'à des temps indéfinis ]. Je ferai venir sur ce pays toutes les paroles que j'ai prononcées contre lui, tout ce qui est écrit dans ce livre, ce que Jérémie a prophétisé sur toutes les nations. Car des nations nombreuses et de grands rois les asserviront [ NW: " les ont exploités ", c'est-à-dire le peuple de Jéhovah ], eux aussi, et je leur rendrai selon leurs actions et selon l'oeuvre de leurs mains". - Jérémie 25 : 12 - 14, AC.


La coupe du vin de la colère de Jéhovah ne symbolise pas une somme de doctrines religieuses; elle figure la colère de Jéhovah qui doit être versée par l'exécution de ses jugements et de sa vengeance. Les paroles suivantes adressées à Jérémie décrivent l'effet produit sur ceux qui boivent à cette coupe : " Tu leur dira : Ainsi parle Jéhovah des armées, Dieu d'Israël : Buvez, enivrez-vous, vomissez et tombez pour ne plus vous relever, devant l'épée que j'envoie au milieu de vous. Et s'ils refusent de prendre de ta main la coupe pour boire, tu leur diras : Ainsi parle Jéhovah : Vous boirez ! Car c'est dans la ville sur laquelle mon nom est invoqué que je commence à sévir, et vous [ les nations ] seriez impunis ? Vous ne serez pas impunis, car j'appelle l'épée sur tous les habitants de la terre, dit Jéhovah."

Rien qu'à entendre Jérémie prononcer ces prophéties, les nations eurent comme un avant-goût de la coupe symbolique de vin qu'elles allaient devoir boire. - Jérémie 25 : 27 - 29, AC.

Jérémie devait donc faire boire symboliquement la coupe à Jérusalem, au pays de Juda et à leurs dirigeants. Il devait annoncer ce message prophétique de la colère divine devant les chefs et le peuple. Il accomplit cette tâche plus particulièrement pendant la cinquième du règne de Jojakim.

A ce propos, la Bible dit : " La quatrième année de Joakim [ Jojakim], fils de Josias, roi de Juda, la parole de Jéhovah fut adressée à Jérémie de la part de Jéhovah, en ces termes : ' Prends un volume [ héb. un rouleau de livre ], et tu y écriras toutes les paroles que j' t'ai dites contre Israël, contre Juda et contre toutes les nations depuis que je t'ai parlé, depuis les jours de Josias jusqu'aujourd'hui. Peut-être que, quand la maison de Juda entendra tout le mal que j'ai dessein de leur faire, ils se détourneront chacun de sa mauvaise voie, et je pardonnerai leur iniquité et leur péché.'" - Jérémie 36 : 1 - 3, AC.

Sans perdre de temps, Jérémie appela son secrétaire, Baruc, fils de Nérija, et lui dicta le message qu'il avait reçu de Jéhovah. Etant dans l'impossibilité de se rendre lui-même au temple de Jérusalem, Jérémie ordonna à Baruc d'y aller et de lire à haute voix le message devant tous ceux qui se trouvaient là le jour du jeûne. Ce jeûne fut publié au moins neuf mois après que Jérémie eut commencé à dicter et à produire le rouleau. Ainsi donc, le jour de jeûne en question fut observé en " la cinquième année de Jojakim", soit en 624, pendant l'hiver et plus précisément au neuvième mois linaire ( kislev, qui correspond à novembre / décembre ). C'était la deuxième année du règne de Nébucadnetsar comme roi de Babylone. En ce jour de jeûne, Baruc se rendit courageusement à la cour supérieure du temple, à l'entrée de la porte neuve, et là il lut à haute voix les paroles que Jérémie lui avait dictées. Parmi ceux qui écoutaient la lecture de Baruc se trouvait Michée, fils du prince Guémaria ( AC : Gamarias ). Michée descendit aussitôt à la maison du roi, où tous les princes étaient réunis dans la chambre du secrétaire. Il leur rapporta tout ce qu'il avait entendu lire par Baruc.
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