L'un des principaux traits caractéristiques de la religion de Babylone était la doctrine de l'immortalité de l'âme humaine. Naturellement, lorsque les Babyloniens déifièrent leur premier roi Nimrod à sa mort, qui n'est pas mentionnée dans la Bible, il leur fallut attribuer à Nimrod ou Mérodac une âme immortelle. Dans le mythe babylonien de Guilgamès, que certains chercheurs essaient d'identifier à Nimrod, ce demi-dieu part à la recherche de l'immortalité du corps humain, autrement dit d'une vie terrestre indestructible. Dans le douzième chant de cette épopée, Guilgamès obtient l'autorisation d'évoquer l'ombre de son compagnon d'antan. Celui-ci lui " décrit les sombres demeures de l'au-delà et lui parle des destins divers qui attendent les morts, selon la nature de leur fin". - Am1, tome XII, page 654. Dans la religion de Babylone, Nergal était le dieu des enfers ou monde souterrain, et sa femme Ereshkigal en était la souveraine. Les Babyloniens ne croyaient pas à l'immortalité du corps humain, mais pour eux l'" âme", que les Grecs appelaient psukkê, était immortelle. A ce sujet, voici une citation exposant la conception babylonienne des " choses dernières" : Les âmes humaines étaient censées survivre à la mort et mener une existence qu'on ne peut guère qualifier de vie. Elles s'en allaient dans le " pays sans retour" où, couvertes d'un vêtement d'ailes, elles habitaient parmi les chauves-souris dans des demeures sombres et poussiéreuses, sous la domination de Nergal et d'Ereshkigal. Arrivée au pays des morts, chaque âme devait passer en jugement devant les Anounnaki, les dieux des enfers, mais il reste un peu de témoignages concernant la procédure de ce jugement. On décèle parfois la notion d'un éventuel retour des morts à la vie, car dans le monde souterrain il existait l'eau de la vie, utilisée par le dieu Tammouz quand il revenait sur la terre [ sous forme de végétation]. Il semble que les Babyloniens n'attachaient pas autant d'importance que les Égyptiens à cette existence dans l'au-delà. Cependant, ils enterraient leurs morts, au lieu de les incinérer, et ils déposaient souvent près des défunts des objets susceptibles de leur servir pendant leur existence future. (...) Ils faisaient, paraît-il, des distinctions entre les morts. Ceux qui étaient tombés au combat semblent avoir reçu des faveurs spéciales. On leur donnait de l'eau pure à boire, alors que les morts n'ayant pas de descendants qui déposaient des offrandes sur leurs tombes devaient supporter des souffrances et de nombreuses privations. (...) D'après la doctrine babylonienne, l'homme, quoique d'origine divine, ne participait pas à l'attribut divin de l'immortalité[ c'est-à-dire l'immortalité du corps ]. - ISBE, tome I, page 373.
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