La ville reçut alors un nom qui est encore célèbre de nos jours. Il ne s'agit pas, cependant, du nom que les bâtisseurs voulaient rendre célèbre, afin d'en tirer gloire en tant que citoyens de cette cité. Le patriarche Noé et son fidèle fils Sem donnèrent à cette ville du pays de Schinéar le nom de Babel,, parce que c'est ainsi que l'appela leur Dieu Jéhovah. Ce nom annonçait l'exécution du jugement divin contre cette ville, car il dérive du verbe bâlal, qui signifie " mêler, mélanger, brouiller, confondre". Raccourci, le nom Balbel a donné Babel, qui signifie "confusion". En fait, dans Genèse 11:9, la version des Septante rend ce nom par le terme grec Sunkhusis," Confusion". Plus loin, cependant, la même version appelle la ville en question Babylone.
Naturellement, les gens qui restèrent dans la ville inachevée n'appréciaient pas ce nom, car celui-ci rappelait le jugement de Jéhovah et l'affirmation de sa souveraineté universelle. L'historien juif Flavius Josèphe écrivit à ce sujet : " Cette diversité de langues obligea la multitude presque infinie de ce peuple à se répandre en diverses colonies, selon que Dieu les y conduisait par sa providence. Ainsi non seulement le milieu des terres, mais les rivages de la mer furent peuplés d'habitants. (...) Quant à Nemrod, sixième fils de Chus, il demeura parmi les Babyloniens, et s'en rendit le maître comme je l'ai dit ci-devant.*" Pour conférer au nom de la ville un caractère sacré, une tradition locale se développa selon laquelle ce nom serait dérivé de deux mots : Bab (porte) et El (dieu). Selon les anciennes inscriptions cunéiformes, ce nom s'écrit Bab-îlou (ou Babi-îlou). Les perses de l'antiquité l'écrivaient Bâbirus (Bâbairus), et en Inde, la littérature palie orthographie ce nom Babêru. En accadien ancien, ce nom se lit Kadingir-ra (porte du dieu).
Dans les temps anciens, le tribunal siégeait devant la porte de la ville. C'est pourquoi, de tous les temps, le mot Bab (porte) a désigné dans le Proche-Orient le siège du gouvernement. Ainsi, les citoyens de Babylone appelaient leur ville le siège du gouvernement de dieu, mais il va de soi que le dieu en question n'était pas Jéhovah.
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* Histoire ancienne des juifs (antiquités judaïques), livre 1, chapitre V, paragraphe 1; chapitre VI, paragraphe 5; traduite du grec par Arnaud d'Andilly, édition du Panthéon Littéraire, 1852. * Voir A New Commentary on Genesis de F.Delitzsch, édition de 1888,page 352.
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