LA TOUR DE BABEL.
Mais ces maçons de l'Antiquité ne s'intéressaient pas au commandement que Dieu avait donné à l'homme; ils préféraient mener une vie sédentaire, avec le confort et les commodités. Les bâtisseurs collaboraient d'autant plus facilement qu'ils avaient tous une seule langue et une même collection de mots. La Bible ne précise pas s'ils organisèrent une loge maçonnique. Quoi qu'il en soit, ils formèrent de grands projets de construction. Leur ville devait se caractériser par un édifice extraordinaire, " une tour dont le sommet soit dans les cieux". Leur but, cependant, n'était pas de s'approcher de Dieu.
Ces hommes se mirent à bâtir sur les rives de l'Euphrate. Il s ne travaillaient pas dans le dessein de glorifier le nom de Dieu, d'exécuter l'ordre qu'il avait donné et de faire connaître son nom jusqu'aux extrémités de la terre. Ils dirent : " Faisons-nous un nom célèbre, de peur que nous soyons dispersés sur toute la surface de la terre". ( Genèse 11:4, NW). Leur désir était de se regrouper et de se donner un chef. Ils savaient qu'il serait nécessaire de donner à leur ville un nom, et ils étaient décidés à ce qu'il fût célèbre. Alors ils considéreraient comme un honneur d'être les citoyens de cette ville.
Mais quelle était la raison véritable de la tour " tour dont le sommet [ serait ] dans les cieux"? Ses bâtisseurs n'avaient aucune raison de craindre la venue d'un déluge semblable à celui qui s'était produit du temps de leur parent Noé, qui était toujours en vie. Après le déluge, Dieu fit apparaître l'arc-en-ciel et conclut avec l'humanité une alliance aux termes de laquelle il n'y aurait pas un nouveau déluge. Dieu avait alors déclaré : " Il arrivera, lorsque je ferai venir une nuée au-dessus de la terre, qu'alors l'arc-en-ciel apparaîtra certainement dans la nuée. Et je me souviendrai certainement de mon alliance qui est entre moi et vous, et toute âme vivante parmi toute chair; et les eaux ne deviendront plus un déluge pour saccager toute chair. Et l'arc-en-ciel se fera immanquablement dans la nuée et je le verrai à coup sûr pour me souvenir de l'alliance jusqu'à des temps indéfinis entre Dieu et toute âme vivante parmi toute chair qui est sur la terre." ( Genèse 9:14-16,NW). Par conséquent, les bâtisseurs n'avaient pas besoin de construire u abri contre un éventuel déluge, d'autant plus qu'ils étaient incapables d'ériger une tour dont la hauteur dépasserait de quinze coudées le sommet de la montagne la plus élevée, niveau atteint par les eaux du déluge. - Genèse 7:19,20.
On ne construisait pas cette tour pour des raisons purement décoratives, simplement pour embellir la ville. Il s'agissait d'une ziggourat ou tour consacrée au culte. Quant à sa forme, ce n'était pas une colonne diminuée flanquée d'un escalier ou d'une rampe spirale. Les antiques tours babyloniennes et assyriennes décrites par les historiens, et les ruines découvertes par les archéologues, attestent que cette tour religieuse-type était plutôt de forme carrée ou rectangulaire. Elle avait l'allure d'une pyramide composée d'une série d'étages en retrait, dont le dernier était assez vaste pour qu'on y bâtit un temple. Les terrasses qui s'étageaient les unes sur les autres étaient reliées par un large chemin de ronde en pente construit à l'intérieur de l'édifice. Il est possible qu'un escalier spacieux, bâti perpendiculairement à la façade, ait conduit au premier, au deuxième, voire même au dernier étage. Vu sa grandeur hauteur, la tour était destinée à dominer toute la ville et à souligner que la religion y occupait la place prépondérante. Elle attirait l'attention des habitants sur la divinité principale de la ville. Il s'agissait donc de construire une citée religieuse.
Avait-on entrepris ces travaux pour honorer le vrai Dieu des cieux, pour favoriser et préserver son culte ? Dieu approuvait-il ce projet ? L'histoire rédigée par Sem, fils de Noé, répond à ces questions. Après avoir décrit le début de la construction de cette ville et de sa tour religieuse, Sem poursuivit en disant : " Alors Jéhovah descendit pour voir la ville et la tour qu'avaient bâties les fils des hommes. Après cela, Jéhovah dit : ' Voyez ! Ils sont un seul peuple et il y a une seule langue pour eux tous, et c'est là ce qu'ils commencent à faire. Eh bien, à présent, il n'y a rien de ce qu'ils peuvent se proposer de faire qui soit inaccessible pour eux. Allons ! Descendons et là confondons leur langage pour qu'ils n'écoutent pas le langage l'un l'autre'. Jéhovah les dispersa donc de là sur toute la surface de la terre. Ceci est l'histoire de Sem." - Genèse 11:5-10, NW.
Le récit historique de Sem révèle que Jéhovah Dieu examina de près les travaux qui s'effectuaient sur les rives de l'Euphrate. Il va de soi que Dieu ne quitta pas le ciel pour inspecter le chantier et écouter la conversation des bâtisseurs, afin d'apprendre quelles étaient leurs intentions. Jéhovah porta plutôt son attention sur la ville et sa tour, et découvrit le projet de ces hommes. Il ne les avait pas autorisés à bâtir une ville pour en faire le siège du gouvernement d'un dirigeant terrestre, et il ne considérait pas comme sans importance la construction d'une tour surmontée d'un temple voué à un faux culte. C'était là une rébellion contre sa souveraineté universelle, une apostasie, un abandon du culte de Dieu de Noé, prophète de Jéhovah. C'était un acte de désobéissance envers l'ordre divin prescrivant de remplir la terre d'hommes qui adoreraient Jéhovah parce qu'il est Dieu. Il s'agissait donc d'une oeuvre mauvaise qui conjuguait les efforts des bâtisseurs et faisait de ces derniers un seul peuple. Comme ils parlaient tous la même langue, ils pouvaient facilement collaborer ensemble et s'encourager mutuellement.
Si c'était de cette façon-là que les hommes commençaient à s'organiser, en abandonnant le culte de Jéhovah et en cessant de faire sa volonté, jusqu'où iraient-ils ? Poussés par leur ambition, ils entreprendraient un projet inique après l'autre, cherchant à les réaliser par des efforts concertés et bien organisés. A l'heure où nous vivons, nous pouvons constater toute la véracité de ce que déclara Jéhovah, le Créateur de l'homme, grâce à sa faculté de prévoir l'avenir. Pour cela, il nous suffit de lire ce que la presse écrit concernant la guerre froide entre le bloc de nations de l'Est, conduit par l'Union soviétique, et celui des nations de l'Ouest, mené par les Etats-Unis d'Amérique. La course aux armements a mené les deux blocs à monter bien plus haut que la tour ou temple qui s’élevait sur les rives de l'Euphrate, plus haut aussi que le niveau atteint par les eaux du déluge du temps de Noé. En effet, le 9 juillet 1962, les hommes ont fait exploser un engin thermonucléaire à quatre cents kilomètres au-dessus de notre planète, sans se soucier des répercussions éventuelles que cette expérience pourrait avoir sur l'équilibre de la nature, et par voie de conséquence, sur la planète tout entière.
Sans aucun doute, la déclaration faite par Jéhovah il y a quarante-deux siècles à trait à l'actuel état des choses. C'est pourquoi nous sommes particulièrement bien placés pour reconnaître que l'entreprise commune, ambitieuse et égoïste, qui eut ses débuts dans l'antique Babylone, n'était pas une affaire sans importance. Et Jéhovah le savait, dès cette époque lointaine.
Pour le bien de l'humanité et en vue de l'accomplissement symbolique de l'ordre divin relatif au peuplement de la terre, Jéhovah décida d'intervenir. Il fit se produire la chose même que les bâtisseurs de la tour voulaient à tout prix éviter, savoir : leur dispersion. Il l'accomplit au moyen d'un miracle qui dépasse l'entendement des psychologues des temps modernes. Par le premier homme Adam, Jéhovah avait doté les humains de la faculté de parler et leur avait donné une langue que l'intelligence humaine avait cultivée pendant plus de dix-sept cents ans. Soudain Jéhovah, le Tout-Puissant, rompit l'unité des bâtisseurs de la ville. Il provoqua un changement dans leurs facultés mentales, de sorte qu'ils oublièrent leur langue, l'unique langue originelle. Ils se mirent à parler en groupes des idiomes nouveaux, qui en une langue, qui en une autre, sans que personne ne fût capable de faire fonction d'interprète. Ne se comprenant plus, les maçons trouvèrent leur collaboration de plus en plus difficile. Peu à peu, ils cessèrent de bâtir la ville. Ils se dispersèrent selon leur groupe linguistique. Ainsi, l'unité de leur rébellion contre Dieu fut rompue.
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