vendredi 26 avril 2013

UN RESTE SORT DU MILIEU DE BABYLONE

La Cinquième Puissance Mondiale Macédonienne


Le dernier des six empereurs perses qui succédèrent à Artaxerxès fut Darius III. L'année même de son couronnement, le jeune Alexandre II fut couronné roi de Macédoine en Europe, en accomplissement de la prophétie de Daniel chapitre onze qui, après avoir prédit les tentatives perses pour conquérir la Grèce, déclare ce qui suit:
"Mais il s'élèvera un vaillant roi, qui dominera avec une grande puissance, et fera ce qu'il voudra". Daniel 11:3.
Pour gagner une place prépondérante dans le monde, Alexandre entreprit la conquête de l'Empire perse. Se mettant en campagne en 333 avant notre ère, il conquit l'Asie Mineure, la Phénicie (y compris la ville insulaire de Tyr) et l'Egypte. Après avoir fondé la nouvelle ville d'Alexandrie en Egypte, il monta vers le nord, au cours supérieur du Tigre. C'est là qu'a Gaugamèles, non loin des ruines de l'ancienne capitale assyrienne de Ninive, il rencontra les forces de Darius III. Les perses furent vaincus. Le roi Darius prit la fuite vers le nord et fut par la suite assassiné par certains de ses gens. La Quatrième Puissance mondiale n'était plus !

Exalté par sa victoire à Gaugamèles, Alexandre le Grand s'engagea au sud, et se trouva en quelques jours à Babylone, capitale d'hiver de l'Empire perse. Après avoir fait reposer ses troupes dans cette ville, il poursuivit ses efforts pour subjuguer le reste des possessions perses vers l'est, jusqu'en Inde. Il fonda ainsi l'Empire le plus vaste qui ait existé jusque-là. De l'Inde, il dut revenir à l'ouest, et il atteignit de nouveau Babylone, sept années après l'avoir quittée.

Ne connaissant pas le décret de Jéhovah selon lequel la Babylone antique devait subir une chute absolue et devenir une ruine complète, Alexandre projeta de faire de cette ville la capitale de son immense empire. A Babylone, il prépara ses campagnes à venir; mais avant de pouvoir mettre son projet à exécution, un accès de malaria l'emporta, et il mourut à Babylone en 323 avant notre ère.

L'Empire d'Alexandre fut divisé à Babylone. Aussitôt après sa mort, ses généraux, qui avaient combattu près de lui jusqu'à la fin, se mirent à tirer leurs propres plans et à agir en conséquence. L'Empire fut divisé entre eux; on appela cette division le "partage de Babylone". Deux ans plus tard, en 321 avant notre ère, un second partage eut lieu à Triparadisos. L'administration de la satrapie de Babylonie fut confiée au général Séleucos Nicator.


Se sentant menacé, Séleucos s'enfuit en Egypte; il revint cependant à Babylone après la défaite de son ennemi en 316 avant notre ère. De là, il contrôla toute la partie orientale de l'Empire d'Alexandre, étendant sa domination jusqu'aux Iaxarte* et jusqu'à l'Indus. Il ne voulut pas suivre l'exemple d'Alexandre qui s'était établi à Babylone. Il préféra édifier une nouvelle capitale de style tout à fait grec. Aussi, à partir de l'automne 312, il commença à fonder la ville de Séleucie, sur le Tigre, à environ quatre-vingts kilomètres au nord de Babylone, et à une vingtaine de kilomètres au sud de l'actuelle Bagdad. En fondant Séleucie, cette nouvelle ville, il avait pour "but de dépeupler Babylone".
_________
      * Le Syr moderne, ou Syr-Daria, qui se jette dans la mer d'Aral, en Asie centrale.

Il va de soi que cette mesure ne fut pas au goût des prêtres, mais la nouvelle ville prospéra rapidement et sa population devint très dense. En 116 de notre ère, l'empereur romain Trajan l'incendia. Quelques années plus tard, les Romains commandés par le général Lucius Verus détruisirent totalement la ville et massacrèrent ses habitants, pour mettre un terme à l'hégémonie grecque en Babylonie.

A partir du moment où fut fondé Séleucie, la nouvelle, la nouvelle capitale, Babylone et les autres villes Babyloniennes furent progressivement reléguées au rang de simples villages. Au deuxième siècle avant notre ère, Mithridate Ier, roi des Parthes, commença ses grandes conquêtes, et vers 140 avant notre ère, la Babylonie fut assujettie aux Parthes. En 129 avant notre ère prit fin l'empire oriental des successeurs de Séleucos Nicator. Les Parthes étendirent leur empire de l'Euphrate, à l'est, à la frontière de l'Inde et à l'Oxus (Amou-Daria), territoire qui appartenait autrefois aux souverains séleucides.

En écrasant et en remplaçant la Grèce, Cinquième Puissance mondiale, les Romains entrèrent inévitablement en conflit avec les Parthes. Pendant près de trois siècles, l'Empire parthe fut le rival de l'Empire romain, la Sixième Puissance mondiale. A ce sujet, voici ce que déclare l'Encyclopédie américaine, tome XXI, page 353b : "Aucune armée romaine n'a remporté une victoire décisive sur eux jusqu'en 115 de notre ère, sous le règne de Trajan. Même alors, Rome n'eut pas une prépondérance définitive sur l'Empire parthe. En 217, la bataille de Nisibis n'amena la victoire et la paix assurées à aucune des parties belligérantes." Edition de 1929. L'empereur Trajan tenait la partie supérieure de la vallée de Mésopotamie, à l'exclusion de Babylone. Quelques années après la bataille de Nisibis, l'Empire parthe fut renversé, non par les Romains, mais par les perses qui s'étaient révoltés avec Artaxerxès, et la dynastie perse des Sassanides lui succéda, en l'an 226 de notre ère.

Les Parthes avaient avec les Juifs d'importantes relations qui trouvaient leur explication dans le grand nombre de colonies juives établies en Mésopotamie. Les Parthes intervinrent même dans les affaires de la province de Juda, et en firent une fois un Etat vassal. Pendant le règne du roi parthe Artaban III, de 16 à 42 de notre ère, plus de cinquante mille colons juifs de Mésopotamie furent sauvagement massacrés, comme nous le rapporte l'historien juif Josèphe dans son Histoire ancienne des Juifs (Antiquités judaïques), livre XVIII, chapitre XII, paragraphe 5.

D'après Actes 2:5-11, des Juifs et prosélytes d'entre les "Parthes et Mèdes et Elamites, et les habitants de Mésopotamie", eu un mot des ressortissants de l'Empire parthe, étaient présents à Jérusalem, lors de la célébration de la fête de la Pentecôte en l'an 33 de notre ère. Ces milliers d'adorateurs entendirent la prédication de Pierre et des autres apôtres chrétiens, et ils furent baptisés après s'être convertis au christianisme. Bien entendu, en rentrant en Mésopotamie et dans toutes les autres parties de l'Empire parthe, ils ramenèrent la foi chrétienne avec eux.

Il apparaît que la ville de Babylone, en Basse Mésopotamie, existait encore à l'ère du christianisme. La preuve en set que Josèphe nous décrit les actions d'Hérode le Grand qui régna à Jérusalem de 37 avant notre ère à peu de temps après la naissance de Jésus Christ à Bethléem. Un certain prêtre juif nommé Hyrcan avait été fait prisonnier par les Parthes et emmené dans leur pays. C'est ce que déclare Josèphe dans l'Histoire ancienne des Juifs, livre XV, chapitre II, paragraphe 1: 
Hyrcan ayant été mené à Phraate, roi des Parthes, ce prince le traita très bien à cause de la noblesse de sa race, lui ôta ses chaînes, et lui permit de demeurer dans Babylone où il y avait fort grand nombre de Juifs. Non seulement ceux qui s'étaient établis dans cette puissante ville l'honoraient comme leur souverain sacrificateur et leur roi; mais tous les autres Juifs qui habitaient au-delà de l’Euphrate le révéraient de la même sorte.
Le roi Hérode prit des dispositions, couronnées de succès, pour que le roi de Parthie rende Hyrcan  à la Judée confiée à son administration. Toutefois, il ne l'institua pas grand prêtre des Juifs. Voici ce que nous lisons au paragraphe 2 : " La crainte qu'avait Hérode qu'une personne de grande naissance fût établie dans la souveraine sacrificature le porta à faire venir de Babylone un sacrificateur nommé Ananel, qui était d'une famille des plus obscures, et il lui donna cette charge*." Plus tard, le roi Hérode retira sa charge à Ananel de Babylone et mit à sa place un jeune prêtre, Aristobule.

Il est évident qu'il y avait un bon nombre de colonies juives en Babylonie au commencement de l'ère chrétienne. Après la destruction de Jérusalem par les Romains en l'an 70 de notre ère, ces colonies babyloniennes exercèrent leur influence sur la Diaspora, dispersion juive, en dehors de Palestine. Les rabbins juifs de Babylone étaient devenus plus célèbres que ceux de Terre sainte, voire de Jérusalem. Les Juifs babyloniens se croyaient de souche raciale plus pure que ceux de Palestine, surtout après la chute de Jérusalem. Les écoles, qui acquirent du renom, étaient établies en Babylonie, et de nombreux écrits rabbiniques y virent le jour. C'est ainsi que deux Talmuds juifs se développèrent, le Talmud de Babylone et le Talmud de Jérusalem ou palestinien.

En dépit de ces activités qui continuaient de s'exercer à Babylone et dans les environs, la Parole prophétique de Jéhovah Dieu contre Babylone devait finalement s'accomplir à la lettre. La ville tomberait en ruines et deviendrait un désert privé d'habitants dont se détourneraient les superstitieux, ce qui arriva.
______
    * Citation empruntée à la traduction, faite d'après le grec, par Arnauld d'Andilly, Paris, édition 1852.
      Quant au fait que Babylone existait encore à l'ère chrétienne, il est intéressant de consulter la carte (planche XIII) de la page 89 de The Westminster Historical Atlas of the Bible, édition de 1956, carte ayant pour titre " Le monde romain à la naissance de Jésus".
        La ville de Babylone figure sur cette carte; elle est située sur l'Euphrate, à l'extérieur des frontières de l'Empire romain. D'après les textes cunéiformes, le temple de Bel à Babylone existait encore au moins en 75 de notre ère, ou peu après le séjour dans cette ville de l'apôtre chrétien Pierre. - 1 Pierre 5:13.

En 386 de notre ère, Jérôme, célèbre auteur d'une version en latin de la Bible, se rendit en Palestine où il travailla et mourut. Il rapporta qu'à son époque Babylone était complètement en ruines, et que ses murailles servaient uniquement à entourer un parc ou forêt où le monarque perse pouvait chasser. Finalement, la localité fut totalement abandonnée des humains. En 1811, Claudius J. Rich, voyageur anglais, ne trouvait aucune trace des grandes murailles de Babylone*. Dans l'Encyclopédie biblique de M'Clintock et Strong (angl), tome I(publié en 1891), page 596a, nous lisons :
On conçoit difficilement plus totale destruction que celle qui frappa Babylone. Rich ne put découvrir la moindre trace de ses larges murs, et même son emplacement a fait l'objet de contestations. "Sur ses ruines, dit-il, il ne pousse pas d'arbres, à l'exception d'un seul, qui est très vieux" et ne fait que rendre la désolation plus apparente. Des ruines comme celles de Babylone, faites de débris saturés de nitre, ne sont pas cultivables.

L'intérêt porté aux ruines historiques du Moyen-Orient et en particulier à Babylone s'est développé dans la première partie du dix-neuvième siècle. On commença à dégager ses ruines en 1899 avec l'habileté archéologique voulue. On peut contempler dans ces ruines les témoignages muets de la gloire passée de cette ville. Aujourd'hui, à la date où cet ouvrage a été publié, la voie ferrée qui relie Bagdad à Bassora passe à quelques mètres seulement de la colline de Babil. Un écriteau en bois porte l'inscription suivante, rédigée en anglais et en arabe: "Babylone. Halte.

Aucun commentaire: