jeudi 1 mars 2012

SIGNIFICATION DU NOM DU CENTAURE




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L’explication classique du nom de Centaure est peu satisfaisante; car bien qu’on puisse le faire venir de mots qui signifient les tueurs de taureau ( et ce dérivé lui-même est défectueux), un pareil sens ne jette aucune lumière sur l’histoire du Centaure. Prenez-le comme un mot chaldéen, et vous verrez aussitôt que toute l’histoire du Centaure primitif s’accord avec celle de Nemrod, auquel nous l’avons déjà identifié. Kentaurus vient évidemment de Kehn, prêtre, et Tor, tourner. Kehn-Tor est donc le prêtre de celui qui tourne, c’est-à-dire du soleil qui semble faire une révolution journalière autour de la terre. Le nom du prêtre s’écrit Khn, et la voyelle s’y ajoute suivant les différents dialectes de ceux qui le prononcent, de manière à faire soit Kohn, soit Kahn, soit encore Kehn. Tor, celui qui tourne, appliqué au soleil, est évidemment une autre forme du grec Zen ou Zan, appliqué à Jupiter, identifier au soleil, qui signifie celui qui tourne. Le mot même d’où est sorti le mot anglais soleil Sun, qui, en Anglo-Saxon était “ Sunna” (Mallet, glossaire, p.565. Londres,1847) et dont nous trouvons des traces distinctes en Egypte, dans l’expression “annu” ( Bunsen, Vocab, vol.i, p.546 ), en tant qu’appliqué à l’orbite du soleil. L’ hébreu Zon ou Zawon, entourer, d’où viennent ces mots, devient en chaldéen Don ou Dawon et c’est ainsi qun nous pénétrons dans le sens du nom donné par les Béotiens au puissant chasseur Orion. Ce nom était “ Kan-daon “ comme on le voit dans ( Bryant, vol.iv,p.154, Scholiaste, dans le Lycophron : “ Orion, que les Béotiens appelaient aussi Kandaon.” – Kandaon, donc, et Kehn-Tor, étaient précisément deux noms différents de la même fonction, l’un signifiant prêtre de celui qui entoure, et l’autre prêtre qui tourne, titres qui équivalaient évidemment à celui de Bolkahn, ou prêtre de Baal, ou du soleil qui était, il n’y a aucun doute, le titre distinctif de Nemrod. Comme le titre de Centaure s’accorde ainsi exactement avec la position bien connue de Nemrod, ainsi l’histoire du père des Centaures s’accorde aussi avec elle. Nous avons déjà que tout en faisant d’Ixion, le père de cette race mythique, les Grecs admettaient cependant que les Centaures occupaient une place beaucoup plus hautes, et par conséquent qu’Ixion, qui parait avoir été un nom grec, avait pris la place d’un nom plus ancien, suivant cette tendance remarquée partiellement par Salverté et qui a souvent conduit l’humanité a appliquer à des personnes connues dans un temps et dans une époque, des mythes empruntés à un autre pays et à une autre époque plus anciens ( Des Sciences, Appendice, p.483 ). Supposons que ce soit ici le cas, et écartons seulement le nom d’Ixion; on verra que tout ce qui est dit du père des Centaures ou des archers à cheval, s’applique exactement à Nemrod, tel qu’il nous est dépeint dans les divers mythes qui se rapportent au premier père de ces Centaures. Tout d’abord, le Centaure est représenté comme ayant été enlevé au ciel ( Dymoch, sub voce, “ Ixion,”) c’est-à-dire, il fut hautement exalté par une faveur spéciale du ciel; puis, dans cette exaltation, il devint, dit-on, amoureux de Nepheté qui passait, sous le nom de Junon, la reine du ciel. Ici l’histoire est évidement confuse : c’est pour mystifier le vulgaire, et l’ordre des évènements est changé, ce qui peut s’expliquer aisément. Comme Nepheté en grec veut dire nuage, ainsi le rejeton des Centaures, dit-on fut produit par un nuage. Mais Nepheté dans le langage du pays où la fable fut premièrement composée, signifie une femme tombée, et c’est de cette femme tombée que les Centaures, dit-on, sont issus. Or, Nemrod ou Ninus devint amoureux de Sémiramis lorsqu’elle était déjà mariée, et la prit pour sa propre femme, par là, elle fut deux fois tombée, tombée comme femme et tombée de la foi primitive dans laquelle elle avait été élevée; et on sait bien que cette femme tombée fut sous le nom de Junon, ou Colombe, adorée après sa mort par les Babyloniens. Centaure, à cause de sa présomption et de son orgueil, fut écrasé par la foudre envoyée par le Dieu suprême et précipitée en enfer ( Dymoch, sub voce, “ Ixion.”) C’est là une autre version de l’histoire de Phaéton, Esculape et Orphée, qui tous furent tués de la même manière et pour la même raison. Dans le monde infernal, le père des Centaures est attaché par des serpents à une roue qui tourne sans cesse et qui rend ainsi son châtiment éternel ( Dymoch, sub voce. ). Il y a évidemment dans les serpents une allusion à l’un de ces deux emblèmes du culte du feu de Nemrod. S’il a introduit le culte du serpent, comme j’ai cherché à le montré il y avait une justice poétique à faire du serpent un instrument de sa punition. Dès lors la roue qui tourne désigne très-clairement le nom du Centaure et dénote le prêtre du soleil qui tourne. Il y avait une allusion bien distincte au culte du soleil, celui qui tourne dans le cercle, qui chez les païens était l’emblème du dieu soleil et de la roue étincelante par laquelle il était si souvent  représenté ( Wilson, la religion des Parsis, p. 31 ) et aussi dans les danses circulaires des Bacchanales. de la phrase : “ Bassaridum rotator Evan, “ l’Evan tournant des Bacchantes ( Statius, Sylv. liv II, s. 7, v. 17, p. 188 ). De là aussi les danses circulaires des Druides, indiquées dans la citation suivante d’une chanson drudique : “ Le bord de la mer était couvert d’une foule innombrable ; les chœurs vêtus de blanc exécutaient avec une gracieuse folie leur danse circulaire.” ( Davie, les Druides, p. 172. ) Cette dans circulaire des païens idolâtres se rapportaient au circuit du soleil ; nous en avons la preuve dans une déclaration formelle de Lucien ( Traité sur la danse ). Parlant de la danse circulaire des anciennes nations de l’Orient, il dit, faisant une allusion expresse au dieu-soleil : “ Elle consistait en une danse qui imitait ce dieu “. ( Lucien, vol. ii, p. 278.) Nous voyons donc ici une raison bien caractéristique de la danse circulaire des Bacchantes et de la roue toujours tournante du grand Centaure des régions infernales.

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