samedi 4 février 2012

LA FEMME QUI TIENT UNE COUP D'OR.


LA GRANDE PROSTITUÉE.



Pausanias parle d'une déesse ayant l'attitude même de la femme de l'Apocalypse. - " De cette pierre, ( du marbre de Paros), dit-il, Phidias fit une statue de Némésis; et sur la tête de la déesse, on voit une couronne ornée de cerfs, et des images de la victoire d'une grandeur ordinaire. Elle tient à la main gauche une branche de frêne et à la main droite une coupe sur laquelle sont représentés des Éthiopiens."( Pausanias, liv.I,Attica, ch. 33, p. 81).Pausanias se déclare incapable de dire pourquoi les Éthiopiens sont sculptés sur cette coupe, mais si on lit, p. 70, 71, et 74, etc, on verre clairement ce que signifient ces Éthiopiens et ces cerfs. Nous voyons cependant, d'après des passages du même chapitre, que Némésis représentée d'ordinaire comme la déesse de la vengeance, doit cependant avoir été aussi connue sous un caractère tout différent. Voici ce que dit Pausanias à propos de la statue : " Cette statue de la déesse n'a pas d'ailes. Chez les Smyrniens, cependant, qui possèdent les très-saintes statues de Némésis, je me suis aperçu plus tard que ces statues avaient des ailes. Car, comme cette déesse est surtout la déesse des amoureux, on peut supposer qu'ils ont donné des ailes à Némésis, aussi bien qu'à l'Amour, ou Cupidon".
Le fait de donner des ailes à Némésis, la déesse des amoureux, parce que Cupidon lui-même en portait, montre que dans l'opinion de Pausanias, elle était la contre-partie de Cupidon; ou la déesse de l'amour, c'est-à-dire Vénus.C'est bien la conclusion qu'il faut tirer des paroles de Pausanias : de plus nous la trouvons confirmée par une déclaration expresse de Photius, à propos d'une statue de Némésis de Rhamnus : " Elle fut tout d'abord représentée sous la forme de Vénus, et portait aussi une branche de pommier."( Photius, Lexique, part. II, p. 482.)Bien qu'une déesse de l'amour et une déesse de la vengeance paraissent avoir des caractères bien différents, cependant, il n'est pas difficile de voir comment cette distinction à pu se faire. La déesse qui, dans les mystères, était révélée aux initiés de la manière la plus séduisante, était aussi impitoyable et inflexible dans ses vengeances envers ceux qui révélaient ses mystères : car tous ceux qui étaient découverts étaient irrévocablement mis à mort ( Potter, Antiquités, vol. I, Eleusinia, p. 354). Ainsi donc la déesse qui portait la coupe était en même temps Vénus, la déesse de la licence, et Némésis, la déesse sévère et impitoyable pour tous ceux qui se révoltaient contre son autorité. Quel type remarquable de la femme que vit Jean, et qu'il appela d'un côté " la mère des prostitutions," et de l'autre, " la femme qui s'enivre du sang des martyrs !"
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