mardi 14 février 2012

ALA-MAHOZIM

 

DSC_0005Le nom de Ala-Mahozim ne se trouve jamais, à ma connaissance, dans aucun auteur profane de l’antiquité, et dans l’Ecriture elle-même, il ne se trouve pas que dans une prophétie. Si l’on considère que le but de la prophétie est toujours d’envelopper l'évènement d’une certaine obscurité, tout en donnant assez de lumière pour la direction pratique des fidèles, il ne faut pas s’étonner qu’un terme inusité soit employé pour désigner la divinité en question. Mais bien que ce nom précis ne se rencontre pas, nous avons un synonyme qu’on peut assigner à Nemrod.Dans Chanchoniathon, p. 24,25, il est dit qu’Astarté, “ voyageant dans le monde habitable, trouva une étoile qui tombait dans les airs; elle la ramassa et la consacra dans l’ile sainte de Tyr.” Or, qu’est-ce que cette histoire de la chute d’une étoile, sinon une autre version de la chute de Mulciber ( voir p. 354 ) ou de Nemrod tombant de sa propre élévation ? Car, ainsi que nous l’avons  vu déjà , Macrobe montre ( Satura. liv.I, ch. 21, p. 70 ) que l’histoire d’Adonis le regretté ( sujet favori des Phéniciens ) , venait à l’origine de l’Assyrie. Il y avait , dans l’ile sainte de Tyr , un grand dieu appelé Melkart, ( Kitto, Comment. illust. vol. ii, p. 300.) Mais ce nom apporté de Tyr à Carthage, et de là à Malte ( colonie de Carthage), où on le trouve aujourd’hui sur un monument ; jette une vive lumière sur ce sujet. Le nom de Melkart, croient quelques-uns, vient de Malech-eretz, roi de la terre ( Wilkinson, vol.v, p. 18 ) , mais la manière dont ce nom est gravé à Malte, montre que c’était réellement Melech-Kart , roi de la cité fortifiée ( voir Wilkinson, errata, au début du vol. v. ). Kir, le même que le Gallois Caer, qui se trouve dans Caernarvon, signifie “ la muraille qui entoure “ ou “ une cité complètement entourée de murs ; “ et Kart était la forme féminine du même mot, comme on peut le voir dans des différentes formes du nom de Carthage qui est quelquefois Car-chedon, quelquefois Carthada ou Carthago. Dans le livre des proverbes, nous voyons une légère variété de la forme féminine de Kart, qui semble évidemment usitée dans le sens de boulevard ou fortification. Ainsi ( Prov. X, 15 ) nous lisons : “ La fortune est pour le riche une ville forte ( Karit ) “ c’est-à-dire son rempart ou sa défense. Melk-Kart donc, roi de la cité fortifiée, entraine la même idée que Ala-Mahozim. Dans les inscriptions de Gruter, citées par Bryant, nous voyons aussi un titre donné à Mars, le dieu romain de la guerre, qui coïncide exactement pour le sens avec celui de Melkart. Nous avons vu ailleurs des raisons abondantes pour conclure que l’original de Mars était Nemrod ( p. 64, note ). Le titre auquel je fais allusion confirme cette conclusion et ne trouva dans l’inscription romaine suivant, découverte en Espagne, sur un ancien temple :
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( Voir Bryant, vol. ii, p. 454.) Ce titre montre que le temple était dédié à Mars Kir-Aden, le seigneur de Kir ou de la cité fortifiée. Le C romain comme on sait, est dur comme K, et Adon, le Seigneur, est aussi Aden. Or, avec cette clef pour nous guider, nous pouvons tour de suite débrouiller ce qui a jusqu’ici embarrassé si fort  les mythologues à propos du nom de Mars Gradivus. Le K dans Kir est ce qu’on appelle en Hébreu ou en Chaldéen Koph, lettre différente du Kaph, et se prononce fréquemment comme Q. Quirinus, donc, veut dire “ qui appartient à la cité fortifiée “ , et se rapporte à la sécurité qui était donnée aux cités par des enceintes de murs. Gradivus, d’un autre côté, vient de Grah, bataille, et divus, dieu, forme différente de Deus, qui, on l’a déjà montré, est une expression Chaldéenne : il signifie donc “ le dieu de la bataille “. Ces deux titres correspondent exactement aux deux caractères de Nemrod, qui était le grand constructeur de cités et le grand guerrier, et ces deux caractères distinctifs étaient mis en évidence par les deux noms que nous avons indiqués : c’est ce qui nous est clairement prouvé par Fuss, Antiquités, ch.iv, p.348. “ Les Romains, dit-il, adoraient deux idoles de ce genre ( c’est-à-dire des dieux sous le nom de Mars ), l’une qu’ils appelaient Quirinus, le gardien de la ville et son protecteur, l’autre Gradivus, avide de guerres et de massacres, et dont le temple était hors de l’enceinte de la ville.”

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