samedi 7 janvier 2012

LE GRAND DRAGON ROUGE. - SON ORIGINE. 1

LE GRAND DRAGON ROUGE - 1 -



Ce formidable ennemi de la vérité est spécialement dépeint au verset 3 du chapitre 12 de l'apocalypse :" Et alors il parut dans le ciel un autre signe, c'était un grand dragon couleur de feu." Tout le monde admet que c'est le premier grand ennemi qui dans les temps évangéliques assaillit l'Église chrétienne. Si l'on considère les termes dans lesquels il est décrit et les actes qu'on lui attribue, on verra qu'il y a une grande analogie entre ce dragon et le premier ennemi qui s'éleva contre l'ancienne église de Dieu quelque temps après le déluge. Le mot dragon, suivant les idées auxquelles on l'associe d'ordinaire, est bien fait pour égarer le lecteur en rappelant à son esprit les dragons fabuleux et ailés de l'antiquité. Quand cette divine description fut donnée, l'expression de dragon n'avait point ce sens-là chez les auteurs sacrés ou profane. Le dragon des Grecs, dit Pausa nias, n'était pas autre chose qu'un grand serpent, et le contexte montre que c'était bien le cas ici; car ce qui est appelé dragon dans le troisième verset est simplement appelé serpent dans le quatorzième. Le mot traduit par rouge signifie proprement couleur de feu. Le dragon rouge signifie donc dragon de feu, ou serpent de feu. c'est exactement le même qui, dans la première forme de l'idolâtrie, sous le patronage de Nemrod, apparut dans l'antiquité. Le serpent de feu des plaines de Shinar semble avoir été le grand objet de culte. Les preuves les plus solides montrent que l'apostasie commença chez les fils de Noé par le culte du feu, et cela, sous le symbole du serpent. Nous avons déjà vu, en diverses occasions, que le feu était adoré comme étant la lumière et la force purificatrice. Or, il en était ainsi à l'origine.Toute l'antiquité, en effet, désigne Nemrod comme ayant inauguré ce culte du feu. Nous avons déjà prouvé l'identité de Nemrod et de Ni nus ; on le représente aussi sous le nom de Ni nus comme introduisant la même coutume. Dans un fragment d'Apollodore, il est dit que Ni nus apprit aux Assyriens à adorer le feu. Le soleil, grande source de lumière et de chaleur, était adoré sous le nom de Baal. Or, puisque le soleil était adoré sous ce nom aux époques reculées, cela montre bien le caractère audacieux de ces premiers commencements de l'apostasie. On a cherché à montrer que le culte du soleil et des corps célestes était une pratique excusable dans laquelle la race humaine pouvait innocemment tomber. Mais comment cela a-t-il pu se faire ? Dans le langage primitif de l'humanité, le soleil s'appelait Shamesh, c'est-à-dire le serviteur. Ce nom était sans doute donné d'en-haut pour que rappeler au monde cette grande vérité que l'astre du jour, quelque glorieux qu'il fût, n'était après tout que le ministre de la bonté du grand créateur invisible envers les créatures terrestres.  Les hommes le savaient et néanmoins avec cette entière connaissance, ils mirent le serviteur à la place du maître; ils l'appelèrent Baal, le seigneur, et l'adorèrent en conséquence. Aussi quelle signification dans ces paroles de Paul : " Connaissant Dieu, ils ne l'ont pas glorifié comme Dieu ; mais ils ont changé la vérité en mensonge, et ont adoré et servi la créature, au lieu du Créateur, qui est Dieu au-dessus de tous, béni éternellement." Le commencement du culte du soleil et du culte de l'armée du ciel était donc un péché contre la lumière, un péché de présomption, de lèse-majesté contre le ciel. Comme le soleil dans les cieux était le grand objet du culte, ainsi le feu était adoré comme son représentant sur la terre. Vitruve fait allusion à ce culte primitif du feu, quand il dit que les hommes se formèrent tout d'abord en états et en communautés en se réunissant autour du feux. Et ceci est exactement d'accord avec ce que nous avons déjà vu à propos de Phoronée, que nous avons identifié avec Nemrod; on lui attribuait l'invention du feu, et on le considérait aussi comme le premier qui ait réuni la race humaine en communautés. En même temps que le soleil, le grand dieu du feu, le serpent eut aussi son culte et s'identifia avec lui. Dans la mythologie du monde primitif, dit Owen, le serpent est universellement le symbole du soleil. En Egypte, l'un des symboles les plus communs du soleil ou du dieu soleil est un disque entouré d'un serpent. Voici, croyons-nous, la raison première de cette identification : comme le soleil était la grande lumière du monde physique, ainsi le serpent était considéré comme la grande lumière du monde spirituel, qui donnait à l'humanité la connaissance du bien et du mal. Ceci implique naturellement une affreuse dépravation de la part des meneurs dans un pareil système, si on considère l'époque où il commença ; mais c'est là, je le crois, le véritable sens de cette identification.En tout cas, nous avons des preuves scripturaires et profanes, pour établir que le culte du serpent commença en même temps que le culte du feu et du soleil. La déclaration inspirée de Paul sur cette question nous paraît décisive : " Ce fut, dit-il, quand les hommes connaissaient Dieu, mais qu'ils ne le glorifiaient pas comme Dieu, qu'ils changèrent la gloire de Dieu, non seulement en des images semblables à l'homme corruptible, mais en des images de bêtes rampantes, c'est-à-dire de serpents." Romains. 1:23. L'histoire profane s'accorde avec cette déclaration : Parmi les auteurs profanes, Sanchionathon, le Phénicien, qui, dit-on, vivait à l'époque de Josué, s'exprime ainsi : Thoth le premier attribua quelque chose de la nature divine au serpent et à la tribu du serpent, et il fut imité en cela par les Phéniciens et les ÉgyptiensThoth dans ses livres sacrés. Or, Thoth, il faut se le rappeler, était le conseiller de Thamus, c'est-à-dire Nemrod. Cette déclaration nous permet donc de conclure que le culte du serpent formait une partie de l'apostasie primitive de Nemrod. La nature de feu du serpent à laquelle l'extrait ci-dessus fait allusion est partout chantée par les poètes païens. Virgile, parlant de cette nature divine attribuée aux serpents, comme le remarque l'auteur des Pompéiens, décrit le serpent sacré qui sortit de la tombe d'Anchise, lorsque son fils Enée a offert le sacrifice, en des termes qui jettent une vive lumière sur le langage de Sanchioniathon, et sur le serpent de feu dont nous nous occupons." A peine avait-il fini de parler que du fond de l'asile sacré sort un énorme serpent dont le corps déroule sept immenses anneaux, sept replis tortueux ; il embrasse mollement la tombe, et se glisse autour des autels. Son dos est émaillé d'azur, et ses écailles tachetées étincellent de tout l'éclat de l'or."Il n'est donc pas étonnant que le culte du feu et le culte du serpent aient été réunis. Le serpent aussi, renouvelant chaque année sa jeunesse, était sans doute représenté à ceux qui voulaient une excuse pour l'idolâtrie, comme emblème exact du soleil, le grand régénérateur, qui chaque année régénère et renouvelle sa nature, et qui une fois divinisé, fut adoré comme le grand régénérateur des âmes. Dans le chapitre que nous étudions, le grand serpent de feu est représenté avec tous les emblèmes de la royauté. Toutes ses têtes sont ceintes de couronnes et de diadèmes, et ainsi en Egypte, le serpent de feu ou le serpent du soleil, était appelé en grec le Basilisk, c'est-à-dire, le serpent royal, pour l'identifier à Moloch dont le nom, qui rappelle à la fois l'idée de feu et de sang, signifie proprement le roi. Le Basilisk était toujours regardé chez les Égyptiens et chez beaucoup d'autres nations comme le vrai type de la majesté et de la domination. Comme tel, son image était fixée à la coiffure des rois Égyptiens, et aucun autre n'avait le droit de la porter. Le soleil identifié au serpent était appelé P'ouro, ce qui voulait dire en même temps le feu et le roi, et de ce nom dérivait l'épithète Purros, qui est semblable au feu, épithète donnée au grand serpent à sept couronnes de notre texte. C'est ainsi que le soleil, le grand dieu du feu, était identifié avec le serpent. Mais il avait aussi un représentant humain, c'était Tammuz pour lequel les filles d'Israël se répandaient en lamentations, en d'autres termes, Nemrod. Nous avons déjà vu l'identité de Nemrod et de Zoroastre. Or, Zoroastre n'était pas seulement le chef des mystères chaldéens, mais, comme tout le monde l'admet, le chef des adorateurs du feu. Le titre donné à Nemrod, comme premier chef Babylonien, par Borosus, identique le même fait. Ce titre est Alorus, c'est-à-dire le dieu du feu. Comme Nemrod le dieu du feu était Molk-Gheber, ou le roi puissant sur la terre, nous voyons tout de suite l'origine de cet usage qui consistait à passer au travers du feu; et nous voyons aussi comment le dieu du feu chez les romains fut appelé Mulkiber. Ce ne fut toutefois qu'après sa mort qu'il paraît avoir été déifié. Aussi fut-il adoré plus tard comme l'enfant du soleil, ou comme le soleil incarné. Pendant sa vie cependant il n'eut d'autres prétentions que celle d'être Bol-Kahn, ou prêtre de Baal, d'où vient évidemment le nom de dieu du feu chez les Romains, Vulcain. Tout dans l'histoire de Vulcain s'accorde avec celle de Nemrod. Vulcain était le plus laid et le plus difforme de tous les dieux. Nemrod, dans le monde entier, est représenté avec les traits et le teint d'un nègre. Quoi que Vulcain fût si laid que lorsqu'il chercha une femme toutes les belles déesses le repoussèrent avec horreur, cependant la Destinée, l'irrévocable, intervint et déclara que Vénus, la plus belle des déesses, était unie au plus affreux de tous les dieux. De même Nemrod, en dépit de ses traits noirs éthiopiens eut pour femme, Sémiramis, la plus belle de toutes. La femme de Vulcain était célèbre par ses infidélités et ses dérèglements; la femme de Nemrod avait la même conduite. Vulcain était la tête et le chef des cyclopes, c'est-à-dire des rois de la flamme. Nemrod était le chef des adorateurs du feu. Vulcain forgeait les foudres qui servirent si bien à écraser les ennemis des dieux. Nemrod ou Ninus, dans ses guerres contre le roi de Bactres, paraît avoir soutenu la lutte de la même manière.Arnobe nous apprend que pendant la guerre de Ninus contre les Bactriens, la lutte ne se poursuivait pas par l'épée et par la force physique, mais par la magie et par des moyens empruntés aux instructions secrètes des Chaldéens. Quand nous savons que les Cyclopes de l'histoire, d'après l'historien Castor, remontent au temps de Saturne ou de Bélus, le premier roi de Babylone, quand nous voyons que Jupiter qui était adoré sous les mêmes caractères que Ninus l'enfant, fut aidé dans sa lutte contre les Titans, par les éclairs éblouissants et les tonnerres des Cyclopes, nous avons une idée assez claire de ces arts magiques empruntés aux mystères chaldéens que Ninus employa contre le roi Bactrien. Nous avons la preuve qu'à une époque reculée, les prêtres des mystères chaldéens connaissaient la composition du feu formidable des grecs qui brûlait sous l'eau et dont on a perdu le secret; or il n'y a pas le moindre doute que Nemrod en s'élevant au pouvoir se servit de ces secrets scientifiques ou d'autres semblables, que lui seul et ses associés connaissaient. A ces points de vue et à d'autres que nous avons encore à examiner, il y une coïncidence exacte entre Vulcain, le dieu du feu des Romains, et Nemrod le dieu du feu des Babyloniens. Quant au Vulcain de l'antiquité, il est seulement représenté d'ordinaire sous son caractère de dieu du feu comme agent physique. Mais ce fut surtout sous son aspect figuré, dans la purification et la régénération des âmes, que le culte du feu agit efficacement sur le monde. Le pouvoir, la popularité, l'adresse de Nemrod aussi bien que la nature séduisante du système lui-même, lui permirent de répandre au loin la trompeuse doctrine. Il fut représenté sous le nom bien connu de Phaéthon, comme étant sur le point d'embraser le monde entier, ou ( sans métaphore poétique) d'entraîner toute l'humanité dans le culte du feu. La prédominance extraordinaire du culte du feu dans les premiers âges du monde est établi par des légendes qui existent sur toute la terre, et par des faits qu'on trouve dans presque tous les pays.Ainsi au Mexique, les indigènes racontent que dans l'antiquité après le premier âge, le monde fut complètement embrasé par le feu. Comme leur histoire, semblable à celle des Égyptiens, était écrite en hiéroglyphes, il faut l'entendre symboliquement. Dans l'inde, il a une légende tendant au même but, quoiqu'un peu différente dans la forme. Les Brahmanes disent qu'à une époque très-reculée de leur histoire, l'un des dieux brillait d'un éclat si insupportable, désolant l'univers par des rayons éblouissants, plus éclatants que mille mondes, que sans autre dieu plus puissant qui s'interposa et lui coupa la tête, cette splendeur aurait eu les conséquences les plus désastreuses. Dans les Triades Druidiques des anciens Bardes de la Grande-Bretagne, il y a des allusions évidentes au même évènement. Ils disent que dans l'antiquité " il s'éleva une tempête de de feu  qui fendit la terre jusqu'aux abîmes : nul n'échappa, excepté la compagnie des élus, enfermés dans une enceinte par une porte solide, avec le grand patriarche célèbre par son intégrité" c'est-à-dire évidemment avec Sem, le chef fidèle qui conservèrent leur intégrité alors que tant d'autres " firent naufrage quant à la foi et à la bonne conscience". Ces histoires se rattachent toutes à la même époque et montrent la puissance de cette forme de l'apostasie. Le purgatoire de la papauté et les feux de la veille de la Saint-Jean, que nous avons déjà examinés, et bien d'autres pratiques qui se font encore de nos jours, sont autant de restes de la même superstition. Il faut cependant remarquer que le grand dragon rouge, ou le grand serpent de feu, est représenté comme se tenant devant la femme à la couronne de douze étoiles, c'est-à-dire, l'Église de Dieu, " pour dévorer son enfant aussitôt qu'il naîtra.'
*******



Aucun commentaire: