mardi 20 mars 2012

LE GRAND DRAGON ROUGE -2-

LE GRAND DRAGON ROUGE - 2 -



Or, ceci s'accorde exactement avec la caractère du grand chef du système du culte du feu. Nemrod, représentant du feu dévorant auquel on offrait en sacrifice des victimes humaines et  principalement des enfants, était regardé comme le grand mangeur d'enfants. Bien qu'à sa première déification il fût mis à la place de Ninus, ou l'enfant, il fut naturellement le père de tous les dieux Babyloniens, puisque c'est lui qui fut le premier déifié ; cependant c'est sous cet aspect qu'il fut généralement considéré dans la suite. Comme père des dieux, il fut appelé Chronos, nous l'avons déjà vu, et chacun connaît l'histoire classique de Chronos; il dévorait ses enfants immédiatement après leur naissance. Voila l'analogie qui existe entre le type et la réalité. Cette légende a un sens plus grand et plus profond encore ; mais appliquée à Nemrod ou à celui qui a une corne, elle rappelle ce fait que, représentant de Moloch ou de Baal, il aimait par dessus tout qu'on lui offrit des enfants en sacrifice sur son autel. L'antiquité nous fournit beaucoup de preuves de cette triste coutume : " Les Phéniciens, dit Eusèbe, sacrifiaient chaque année leurs fils uniques et bien-aimés à Chronos ou Saturne." Les Rhodiens aussi pratiquaient souvent la même coutume. Diodore de Sicile déclare que les Carthaginois, dans une circonstance où ils étaient assiégés et à toute extrémités, " afin de réparer, pensaient-ils, l'erreur qu'ils avaient commise en abandonnant l'ancienne coutume de Carthage, choisirent aussitôt deux cents enfants parmi les familles les plus nobles, et les sacrifièrent publiquement à ce dieu." Nous avons des raisons de croire que la même coutume s'établit dans la Grande-Bretagne à l'époque des Druides. Nous savons qu'ils offraient des sacrifices humains à leurs dieux sanguinaires. Nous avons les preuves qu'ils faisaient passer leurs enfants par le feu de Moloch, et cela fait fortement présumer qu'ils les offraient aussi en sacrifice, car, d'après Jérémie 32:35, " De plus, ils ont bâti les hauts lieux de Baal qui sont dans la vallée du fils de Hinnom, pour faire passer par le feu, à Moloch, leurs fils et leurs filles, chose que je ne leur avais pas ordonnée, et cela ne m'est pas monté au coeur : faire cette chose détestable, afin de faire pécher Juda." comparé avec Jérémie 19:5, " Et ils ont bâti les hauts lieux de Baal, pour brûler leurs fils par le feu comme holocauste au Baal, chose que je n'avais pas ordonnée, et dont je n'avais point parlé, et qui ne m'était pas montée au coeur." nous voyons que ces deux choses faisaient partie du même système. Le dieu adoré par les Druides était Baal, comme le montrent les feux éclatants de Baal, et le dernier passage cité montre qu'on offrait des enfants en sacrifice à Baal. Quand on offrait ainsi " le fruit du corps," c'était " pour le péché de l'âme". C'était un principe de la loi mosaïque, un principe dérivé sans doute de la foi patriarcale, que le prêtre doit prendre part de tout ce qui est offert en sacrifice pour le péché. Nombre, 18: 9,10. Aussi, les prêtres de Nemrod ou de Baal devaient manger des sacrifices humains ; c'est ainsi que Cahna-Bal, le prêtre de Baal, est le mot consacré en anglais pour désigner celui qui mange la chair humaine. Or, les anciennes traditions racontent que les apostats qui se joignirent à la rébellion de Nemrod firent la guerre aux fidèles d'entre les enfants de Noé. La force et le nombre étaient du côté des adorateurs du feu. Mais Sem et ses fidèles avaient pour eux la puissance de l'esprit de Dieu. Aussi un grand nombre furent convaincus de leur péché, arrêtés dans leurs funestes desseins, et la victoire, nous l'avons déjà vu, se déclara pour les saints. Le pouvoir de Nemrod fut détruit, et avec lui, pour un temps, le culte du soleil et du serpent de feu qui lui était associé. Ce fut exactement ce qui est déclaré ici pour le système correspondant à Babylone : " Le grand dragon ou le serpent de feu fut jeté hors du ciel sur la terre, et ses anges furent chassés avec lui", Apocalypse. 7:9, c'est-à-dire, le chef du culte du feu avec tous ses associés et ses subalternes furent précipités du pouvoir et de la grandeur où ils avaient été élevés. Il en fut ainsi lorsque tous les dieux du Panthéon classique de la Grèce s'enfuirent tout tremblants et se cachèrent devant la fureur de leurs ennemis. Il en fut ainsi dans l'inde, le jour où Indra, le roi des dieux, Surya, le dieu du soleil, Agni, le dieu du feu, en un mot toute la foule en déroute de l'olympe Hindou, chassée du ciel, erra sur la terre ou se cacha dans les forêts, désespéré, et exposée à mourir de faim. Ainsi Phaéton, conduisant le char du soleil, faillit mettre le feu sur la terre, et fut écrasé par le maître des dieux et précipité sur la terre, tandis que ses soeurs, les filles du soleil, se lamentaient sur son sort sans écouter aucune consolation, comme les femmes se lamentaient sur Tammuz. Ainsi, comme le lecteur doit être préparé à le voir, Vulcain ou Molk- Gheber, le dieu classique du feu, fut ignominieusement précipité du ciel, comme il le raconte lui-même dans Homère, lorsqu'il parle de la colère du roi du ciel, qui, dans cet exemple, doit signifier le Dieu très-haut : Dans la terre d'Ausonie, on l'appelle Mulciber;La fable raconte comment il fut jeté du haut du ciel. Renversé par Jupiter en courroux, il fut lancé au-dessus des[créneaux de cristal.) Du matin jusqu'au midi, il roula, du midi jusqu'au soir. D'un jour d'été, et avec le soleil couchant il s'abattit du zénith Comme une étoile tombante, dans l'île de Lemnos, en Égée. Ces passages montrent d'une manière frappante la chute terrible de Molk-Gheber ou Nemrod, le roi puissant, lorsque soudain, il fut jeté de la hauteur de sa puissance et perdit à la fois son royaume et sa vie. Or, il y a une allusion évidente à cette chute dans l'apostrophe du prophète Esaïe au roi de Babylone : " Comment es-tu tombé des cieux, ô Lucifer, fils de l'aurore ?" Le roi Babylonien prétendait être le représentant de Nemrod ou de Phaëton ; et le prophète dans ces paroles l'avertit qu'il serait précipité de sa haute élévation aussi sûrement que le dieu dont il se réclamait. D'après l'histoire classique, Phaëton fut, dit-on, consumé par la foudre et, comme nous le verrons, Esculape mourut aussi de la même manière, mais la foudre est simplement une métaphore qui signifie la colère de Dieu, par suite de laquelle il perdit à la fois sa vie et son royaume. Si on examine l'histoire et si on écarte la figure, on voit, comme nous l'avons déjà montré, qu'il fut frappé par l'épée. Tel est le langage de la prophétie, et il correspond exactement au caractère, aux actions, au sort de l'ancien type.Comment s'accorde-t-il avec le système analogue ? Le pouvoir de la Rome impériale païenne, ce pouvoir qui le premier persécuta l'Eglise de Christ, qui plaça ses soldats autour de la tombe du Fils de Dieu lui-même pour le dévorer, si cela avait été possible, lorsqu'il ressusciterait comme premier né d'entre les morts pour gouverner toutes les nations, pouvait-il être représenté par le serpent de feu ? Rien, en effet, ne pouvait le dépeindre plus exactement. Parmi les nombreux seigneurs et les nombreuses divinités adorées dans la ville impériale, les deux grands objets de culte étaient le feu éternel, qui brûlait toujours dans le temple de Vesta, et le serpent sacré d'Epidaure. Dans la Rome païenne, ce culte du feu et et ce culte du serpent  étaient quelquefois séparés, quelquefois confondus, mais tous les deux occupaient une grande place dans l'estime des Romains. Le feu de Vesta était considéré comme l'un des principaux protecteurs de l'empire. On disait qu'il avait été apporté de Troie par Enée à qui il avait été confié par le soin le plus jaloux par les vierges Vestales qui, en raison de leur charge, étaient entourées des plus grands honneurs.Le temple où elles le gardaient, dit Augustin, était le plus sacré et le plus honoré de tous les temples de Rome. Le feu qui était gardé avec une belle sollicitude et dont dépendaient tant de destinées, avait les mêmes caractères que chez les anciens Babyloniens, adorateurs de cet élément. On le regardait comme purificateur et chaque année au mois d'avril, à l'époque des Palilia, ou fêtes de Palès, on faisait passer dans le feu, à cet effet, les hommes et le bétail. Le serpent d'Epidaure que les Romains adoraient aussi bien que le feu, était regardé comme une divine représentation d'Esculape, l'enfant du soleil. Esculape, représenté par le serpent sacré, était évidemment un autre nom du grand dieu Babylonien. Il eut exactement le même sort que Phaëton. Il fut, dit-on, terrassé par la foudre pour avoir voulu rendre les morts à la vie. Il est évident que cela n'aurait jamais pu avoir lieu dans un sens littéral, et on l'aurait cru à peine. Mais si on le considère dans un sens figuré, cela veut dire qu'on croyait qu'il rendrait à une nouvelle vie les hommes morts dans leurs fautes et leurs péchés. Or, c'est exactement ce que Phaëton s'efforçait de faire lorsqu'il fut terrassé pour avoir mis le feu à la terre!


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