vendredi 13 janvier 2012

LA BETE QUI SORT DE LA MER. -1-

LA BÊTE QUI SORT DE LA MER - 1 -



L'autre grand ennemi indiqué est la bête qui sort de la mer Apocalypse 13:1. " Je me tenais, dit Jean, sur le sable du bord de la mer, et je vis une bête monter de la mer."Les sept têtes et les sept cornes de cette bête comme celles du grand dragon, montrent que cette puissance est essentiellement la même bête, mais qu'elle a subi un grand changement. Dans le même système de l'ancienne Babylone, après le culte du dieu du feu, vint bientôt le culte du dieu de l'eau ou de la mer. Comme le monde courait autrefois le danger d'être brûlé, il courait maintenant le danger d'être englouti. Dans l'histoire du Mexique il en fut ainsi, dit-on. Tout d'abord, le monde fut détruit par le feu, puis il fut détruit par l'eau. La mythologie druidique nous offre le même récit : les bardes affirment, en effet, que la terrible tempête de feu qui déchira la terre, fut rapidement suivie par le débordement de Llion; les eaux de l'abîme se répandirent et inondèrent le monde entier. En Grèce, nous trouvons la même histoire : Diodore de Sicile nous apprend que dans l'antiquité, un monstre appelé Oegide, qui vomissait des flammes, apparut en Phrygie ; de là, il vint jusqu'au mont Raurus, et l'embrasement se répandit dans toutes les forêts jusque dans l'Inde; puis revenant en arrière il dévora les forêts du Liban, et s'étendit jusque dans l'Egypte et l'Afrique; enfin il fut arrêter par Minerve.Les Phrygiens se rappelaient bien cet incendie et le déluge qui lui succéda. Ovide, lui aussi, fait une allusion bien claire à ce même fait, c'est-à-dire au culte de l'eau succédant bientôt à celui du feu, dans sa fable sur la métamorphose de Cycnus. Il nous montre le roi de Cycnus ( ami intime de Phaëton, et par conséquent adorateur du feu), haïssant le feu après la mort de son ami, et s'attachant à l'élément opposé, celui de l'eau, par suite d'un sentiment de crainte; aussi fut-il métamorphosé en cygne. Le grand déluge qui occupe une place si extraordinaire dans la mythologie de l'Inde, avait évidemment un sens symbolique, bien que l'histoire de Noé y fût mêlée; ce fut, en effet, pendant le déluge, que les Védas ou livres sacrés après avoir été perdus, furent retrouvés par le moyen du grand dieu, sous la forme d'un poisson. 
Les Védas se sont évidemment perdus au moment même du terrible désastre des dieux; alors que, suivant les Purans, un grand ennemi de ces dieux, appelé Durgu, abolit toutes les cérémonies religieuses : les Brahmines, poussés par la crainte, abandonnèrent la lecture du Véda, le feu perdit sa vertu et les étoiles terrifiées disparurent ; en d'autres termes, ce fut lorsque l'idolâtrie, le culte du feu et le culte de l'armée du ciel furent supprimés. Si nous revenons à Babylone, nous trouvons les mêmes récits. Berose nous dit que le déluge survint après l'époque d'Alarus, le dieu du feu, c'est-à-dire Nemrod, ce qui montre bien que, là aussi, le déluge y était symbolique.Or, Dagon, le dieu-poisson ou le dieu de la mer, sortit de ce déluge. L'origine du culte de Dagon, comme nous le montre Berose, reposait sur une légende : à une époque fort reculée, disait-on, une bête appelée Oannes sortit de la Mer Rouge ou du Golfe Persique. Cette bête, moitié homme, moitié poisson, civilisa les Babyloniens, leur apprit les arts et les sciences, et leur enseigna la politique et la religion. Le culte de Dagon fut introduit par les mêmes personnes ( à part Nemrod, bien entendu) qui avaient déjà entraîné le monde au culte du feu. Dans les mystères secrets qui furent alors établis, tandis que tout d'abord elles professaient sans doute la plus vive antipathie pour le culte proscrit, elles cherchèrent à regagner leur influence et leur pouvoir en représentant les scènes terrible du déluge dans lesquelles on mit Noé sous le nom de Dagon ou le dieu-poisson ; toute la famille humaine, en raison même de la nature de cet évènement et aussi de la parenté commune de tous avec le second père de la race humaine, ne pouvait manquer d'y prendre un puissant intérêt.Les élaborateurs de ces mystères comprirent que s'ils pouvaient seulement ramener les hommes à l'idolâtrie sous une forme quelconque, ils pourraient bientôt le développer assez pour rétablir ce même système qui avait déjà renversé. C'est ainsi que le chemin étant préparé, Tammuz fut introduit sous le caractère d'un homme qui avait sacrifié sa vie pour le bien de l'humanité. On distingua entre les bons et les mauvais serpents, les uns étant représentés comme les serpents d'Agathodemon ou la Divinité du Bien, et les autres comme les serpents du Cacodoemon ou la Divinité du Mal.Il fut dès lors facile d'amener peu à peu les hommes à croire qu'en dépit de toute apparence du contraire, Tammuz, au lieu d'être le patron du culte du serpent dans un mauvais sens, était en réalité le grand ennemi d'apophis, ou du grand serpent méchant qui portait envie au bonheur de l'humanité, et qu'il était réellement la semence de la femme destinée à briser la tête du serpent. Par le moyen de la métempsycose, il fut aisé d'identifier Nemrod et Noé, et de faire voir que le grand patriarche, dans la personne de son descendant favori, avait gracieusement consenti à s'incarner de nouveau en Dagon, afin de rendre à l'humanité les bienfaits qu'elle avait perdus quand Nemrod fut tué. Il est certain que Dagon était adoré dans les mystères chaldéens, partout où ils furent établis, sous un caractère qui représentait l'un ou l'autre.

Dans le premier système, le feu était le grand moyen de purification. 


Maintenant, c'était l'eau. 


Alors commença la doctrine de la régénération par le baptême, rattachée comme nous l'avons vu, à ce fait que Noé passa à travers les eaux du déluge. lors commença le respect pour les sources saintes, les lacs saints, les rivières saintes, respect qu'on trouve dans tous les pays; on en voit des traces non-seulement chez les Parsis qui, avec le feu, adorent aussi le Zereparankard, ou la mer Caspienne, parmi les Hindous qui rendent un culte aux eaux purificatrices du Gange et estiment que le grand passeport pour le ciel, c'est d'ensevelir leurs parents sous ses ondes; mais de nos jours nous voyons ce respect universellement répandu dans la catholique Irlande ; on y révère les fontaines sacrées ; on fait des pèlerinages annuels à Lough Dergh, pour se purifier du péché dans ses eaux bénies ; cette coutume existe encore évidemment en Angleterre même, dans cette superstition  populaire au sujet des fées qui apparaît dans ce vers bien connu de Burns :

Ils traversent le courant limpide.

Voila pour le culte de l'eau. 


Cependant l'ancien culte du feu lui fut bientôt de nouveau associé. Dans les mystères, on réunissait les deux modes de purification. Bien que l'eau du baptême fût considérée comme ayant une vertu régénératrice, la purification par le feu était regardée comme indispensable et longtemps après que la régénération baptismale eût été établie, on faisait encore passer les enfants par le feu de Moloch. Cette double purification par le feu et par l'eau était pratiquée au Mexique, parmi les sectateurs de Wodan. Cette double purification était aussi en usage chez les anciens païens de Rome, avec le temps, presque dans le monde entier, le double culte du feu et du serpent de Nemrod, qui avait été renversé, fut relevé sous une forme nouvelle avec toutes ses anciennes abominations et des nouvelles encore. Or, ce dieu de la mer, après avoir eu son culte solidement rétabli, après avoir surmonté toutes les formidables oppositions qui s'élevèrent contre lui, fut adoré aussi comme le grand dieu de la guerre, qui, mort pour le bonheur de l'humanité, était maintenant ressuscité et absolument invincible. 


En mémoire de cette nouvelle incarnation, on célébrait dans la Rome païenne, le 25 décembre, autrement appelé jour de Noël, comme étant natalis invinci solis " le jour de naissance du soleil invaincu." 


Nous avons vu aussi que le vrai nom du dieu romain de la guerre, sont évidemment les formes romaines du chaldéen Mar ou Mavor, le rebelle. Aussi terrible et aussi invincible était Nemrod lorsqu'il se montra de nouveau comme Dagon, la bête qui sort de la mer. 


Si le lecteur consulte Apocalypse 13:3, il verra exactement la même chose.


 " Et je vis une de ses têtes comme blessé à mort et sa blessure mortelle fut guérie, et tout le monde étant dans l'admiration, suivit la bête. Et on adora le Dragon qui avait donné son pouvoir à la bête; on adora aussi la bête disant : Qui est semblable à la bête, et qui pourra combattre contre elle ?"Telle est, à tous égards, l'analogie entre le langage de la prophétie et l'ancien type Babylonien.Y a-t-il donc des rapports entre ces détails et l'histoire religieuse de l'empire romain après la chute de l'ancien paganisme dans cet empire ? 


Oui, à tous les points de vue. 


A peine l'ancien paganisme fut-il légalement aboli, le feu éternel des Vestales éteint, l'ancien serpent précipité du siège puissant où il s'était si longtemps assis en sécurité, qu'il essaya des moyens les plus énergiques pour regagner son influence et son autorité. Comprenant qu'il ne suffirait pas de persécuter le christianisme pour détruire l'église symbolisée par la femme entourée du soleil, il essaya d'une autre manière, Apocalypse 12: 15. " Et le serpent jeta de sa gueule de l'eau, comme un fleuve après le femme, afin qu'elle fût entraînée par le fleuve." 


Voila un symbole vraiment remarquable.


Si c'était là le dragon de feu, on devait s'attendre à ce qu'il fût représenté suivant les mythes populaires, comme vomissant du feu après la femme. Mais non : ce ne fut pas le cas : il jeta de sa bouche un fleuve d'eau ! 
                                  
                              Que signifie donc cela?


Comme l'eau sortait de la gueule du dragon, cela veut dire une doctrine et naturellement une fausse doctrine.
                                   Mais n'y a-t-il rien de plus distinctif ?


Un simple coup d'oeil jeté sur l'ancien type babylonien montrera que l'eau jetée par la bouche du serpent doit être l'eau de la régénération baptismale. Or, c'était précisément à cette époque, alors que l'ancien paganisme fut supprimé, que la doctrine de la régénération baptismale qui avait déjà agi auparavant dans l'Eglise chrétienne, menaçait de s'étendre comme un déluge sur la surface de l'empire romain. Ce fut alors précisément que notre Seigneur Jésus-Christ commença à être appelé populairement Ichthys, c'est-à-dire le poisson : il est évident qu'on l'identifiait ainsi à Dagon. A la fin du IVeime siècle, et depuis cette époque, on enseignait que celui qui avait été plongé dans les fonds baptismaux était par là né de nouveau, et rendu blanc comme neige. Ce fleuve ne sortait pas seulement de la bouche de Satan, l'ancien serpent, mais aussi de la bouche de celui qui fut plus tard reconnu par les païens de Rome comme le chef visible de l'ancien paganisme Romain. Quand le culte romain du feu fut détruit, nous l'avons vu, la fonction de Pontifex Maximus, chef du paganisme, fut abolie. Ce fut là la blessure mortelle de la tête du dragon de  feu.Mais à peine avait-il reçu cette blessure qu'il fut bientôt guéri. Peu d'années après l'abolition du titre païen de Pontifex, ce titre fut rétabli, et cela par l'empereur même qui l'avait aboli ; il fut donné de nouveau, avec toutes les idées païennes qui s'y rattachaient, à l'évêque de Rome lui-même. Dès lors ce dernier fut l'agent principal qui répandit dans la chrétienté tout d'abord la doctrine funeste de la régénération par le baptême, et ensuite toutes les autres doctrines qui dérivaient de l'ancienne Babylone. Quand ce titre païen fut donné à l'évêque de Rome, ce ne fut pas comme titre d'homme, mais comme un titre auquel se rattachait un pouvoir formidable. Des évêques, et même des métropolitains d'églises étrangères, dans de vastes régions de l'Occident, en Gaule comme en Italie, étaient soumis à l'autorité de l'évêque de Rome sous ce nouveau caractère de Pontifex, quand il était escorté de cinq ou six autres évêques qui étaient ses conseillers ; et il infligeait des peines civiles à ceux qui ne se soumettaient pas aux décisions pontificales. Le danger était grand pour la cause de la vérité et de la justice quand pareil pouvoir était décerné par l'autorité impériale à l'évêque Romain, et cela, à un évêque si désireux de se livrer à la propagation de cette fausse doctrine. Quelque formidable que fût le danger, la véritable Eglise, la fiancée, l'épouse de l'Agneau ( en tant qu'elle se trouvait dans les limites de l'empire occidental) en fut merveilleusement préservée. Cette église fut un temps sauvée du péril, non seulement par les montagnes où beaucoup de ses membres dévoués trouvèrent un asile comme Jovinien, Vigilance, les Vaudois, et d'autres qui demeurent fidèles dans les régions sauvages des Alpes côtiennes, et dans d'autres pays isolés de l'Europe, mais aussi par une merveilleuse intervention de la Providence divine.Nous trouvons une allusion à cette intervention dans ces paroles, Apocalypse. 12:16 : " La terre ouvrit sa bouche, et engloutit le fleuve que le Dragon avait jeté de sa gueule."


Que veut dire ce symbole de la terre qui ouvre sa bouche !


Dans le monde naturel, quand la terre ouvre sa bouche, il y a un tremblement de terre, et un tremblement de terre dans le langage figuré de l'Apocalypse, comme chacun le sait, signifie précisément une commotion politique. Or, si nous examinons l'histoire de la période qui nous occupe, nous verrons que le fait s'accorde exactement avec la prophétie; bientôt après que l'évêque de Rome fût devenu pontife, et comme pontife eût si ardemment travaillé à introduire le paganisme dans l'Eglise, ces convulsions politiques commencèrent dans l'empire Romain et ne cessèrent jamais que lorsque le tissu de cet empire se déchira, et fut mis en pièces. Cependant le pouvoir spirituel de la papauté aurait pu être fermement établi sur toutes les nations de l'Occident longtemps avant le jour où il fut le fut en réalité. Il est évident qu'aussitôt après que Damasus, l'évêque Romain, eut reçu le pouvoir pontifical, l'apostasie prédite à l'égard de l'évêque de Rome. 1 Timottée.4:3, ce développa largement. C'est alors qu'il fut défendu aux hommes de se marier, et qu'on leur ordonna de s'abstenir de viandes. Alors, avec une fausse doctrine de péché, on inculqua aussi une sainteté factice ; on amena les hommes à croire que ceux qui étaient baptisés étaient aussi nécessairement régénérés. Si l'empire romain d'Occident était demeuré sous un seul chef civil qui l'aurait soutenu, l'évêque de Rome aurait bientôt infecté toutes les parties de l'empire de la corruption païenne qu'il s'était évidemment donné pour mission de propager. Si l'on considère la cruauté avec laquelle Jovinien et tous ceux qui s'opposaient aux doctrines païennes concernant le mariage et l'abstinence étaient traités par le pontife de Rome sous la faveur de la puissance impériale, on verra aisément combien les suites auraient été funestes à la cause de la vérité dans l'empire d'Occident, si cet état de choses eût suivi son cours naturel. Mais le puissant chef de l'Eglise intervint. La révolte des Goths et le sac de Rome par Alaric, en 410, imprimèrent à l'empire Romain cette secousse nécessaire qui se termina vers 476, par la destruction complète et l'anéantissement de la puissance impériale. Bien que par suite de la tactique déjà inaugurée, l'évêque de Rome fût formellement reconnu par un édit impérial de 445 comme le chef de toutes les Eglises de l'Occident, tous les évêques ayant reçu l'ordre " de garder et d'observer comme une loi tout ce qu'il lui plaisait d'ordonner ou de décréter". Néanmoins, les convulsions de l'empire , et bientôt l'extinction de la puissance impériale lui-même, annulèrent, dans une large mesure les effets désastreux de cet édit. " La terre ouvrant sa bouche", en d'autres termes, la destruction de l'empire Romain et sa transformation en tant que souverainetés indépendantes, furent un bienfait pour la vraie religion, et empêchèrent le fleuve d'erreur et de corruption qui avait sa source à Rome de couler aussi rapidement et aussi loin qu'il l'aurait fait sans elles. Lorsque tant de volonté différentes se furent substituées à la volonté unique de l'empereur, sur lequel s'appuyait le souverain pontife, l'influence de ce dernier fut profondément neutralisée. " Dans ces circonstances, dit Gieseler, parlant de l'influence de Rome dans les différents royaumes que forma l'empire en se divisant, dans ces circonstances, les papes ne pouvaient s'interposer directement dans les questions ecclésiastiques, et leurs rapports avec l'église établie du pays dépendaient en entier du plaisir du royal." La papauté surmonta enfin les effets du tremblement de terre, et les royaumes d'Occident furent entraînés dans ce fleuve d'erreur qui sortit de la gueule du Dragon. Mais la chute du pouvoir impérial, qui développait si ardemment le despotisme spirituel de Rome, donna à la véritable église d'Occident une longue période de liberté relative qu'elle n'aurait point obtenue sans cela. Sans les Goths et les Vandales, sans les convulsions politiques qui accompagnèrent leur invasion, les époques ténébreuses seraient venues plus tôt, et les ténèbres auraient été plus épaisses. Ces peuplades furent suscitées pour punir une communion apostate, mais non pour persécuter les Saints du Très-Hauts, bien que ceux-ci puissent avoir souffert parfois dans la détresse commune.


La main de la Providence peut se voir aisément dans ce fait, qu'à un moment si critique la terre ouvrit sa bouche pour secourir la femme.
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