samedi 21 janvier 2012

LE NOM DE LA BÊTE, LE NOMBRE DE SON NOM , LA TÊTE INVISIBLE DE LA PAPAUTÉ. - 2-

SATURNE et TEÏTAN





Les raisons qu'il donne à propos de cette affirmation ne sont pas très solides, mais il peut avoir emprunté cette opinion à d'autres qui avaient des raisons concluantes. Après examen on verra que si Saturne était le nom de la tête visible de la bête, Teitan était le nom de la tête invisible. Teitan est précisément la forme chaldéenne de Sheitan, le nom même sous lequel Satan était désigné de temps immémorial par les adorateurs du démon dans le Kurdistan; et depuis l'Arménie ou le Kurdistan ce culte du démon symbolisé dans les mystères chaldéens, vint en Asie Mineure, et de là en Etrurie et à Rome. Ce qui prouve que les nations classiques de l'antiquité savaient bien que Teitan était Satan, ou l'esprit de méchanceté, et le principe du mal moral, ce sont les faits suivants : L'histoire de Teitan et de ses frères donnée par Homère et Hésiode, les deux écrivains grecs les plus anciens de tous, malgré les récentes légendes qui s'y sont évidemment mélangées, est la contre-partie exact du récit scripturaire de Satan et de ses anges. Homère dit que tous les dieux du Tartare ou de l'enfer étaient appelés Teitans. Hésiode nous dit comment ces Téitans ou dieux de l'enfer vinrent demeurer dans ce séjour. Leur chef ayant commis un acte de méchanceté contre son père, le Dieu Suprême, avec l'assentiment de beaucoup d'autres enfants du ciel, les appela tous d'un nom infamant, Teitans; il les maudit, et comme conséquence de cette malédiction, ils furent précipités dans l'enfer et enchaînés dans les chaînes de ténèbres au fond de l'abîme. Tel est chez les Grecs le récit le plus ancien sur Teitan et ses sectateurs : dans le système chaldéen nous voyons que Teitan était exactement le synonyme de Typhon, le serpent méchant ou le dragon qui était universellement regardé comme le diable ou l'auteur de toute méchanceté. Ce fut Typhon, suivant la version païenne de l'histoire, qui tua Tammuz et le mit en pièces mais Lactance, qui connaissait parfaitement la question, reproche à ses amis païens d'adorer un enfant mis en pièces par les Titans.Il est donc hors de doute que Titan, dans la croyance païenne, était identique au dragon ou Satan.Dans les mystères, nous l'avons vu, un important changement se produisit dès que tout fut préparé pour le permettre. Tout d'abord, Tammuz fut adoré comme étant celui qui écrase la tête du serpent; on montrait par là qu'il était le destructeur annoncé du royaume de Satan. Alors on accorda au dragon lui-même ou Satan une certaine apparence de culte pour le consoler, disaient les païens, de la perte de son pouvoir, et pour l'empêcher de leur nuire , et enfin le dragon ou Teitan, ou Satan, devint le suprême objet de culte, les Titania, ou rites de Titan, occupaient en effet une place importantes dans les mystères Égyptiens , et aussi dans ceux de la Grèce. La place qu'occupaient ces rites de Teitan ou de Satan était en effet capitale; on jugera par le fait que Pluton, dieu de l'enfer, ( qui sous son caractère postérieur devint peécisément le grand adversaire,) fut considéré avec terreur comme le grand dieu sur lequel reposait surtout la destinée humaine dans le monde éternel; c'est à lui, disait-on, qu'il appartient de purifier les âmes après la mort.Le purgatoire ayant été dans le paganisme, comme il l'est aujourd'hui dans la papauté, le grand pivot de la fraude cléricale et de la superstition, quel n'est pas le pouvoir attribué au dieu de l'enfer par une pareille doctrine ! Il n'est donc pas étonnant que le serpent, le grand instrument du démon pour séduire l'humanité, fût sur toute la terre adoré avec un respect si extraordinaire ; car il est écrit dans l'Octateuch d'Ostanes , que les serpents étaient les chefs des dieux et les princes de l'univers. Il n'est donc pas étonnant que l'on vint enfin à croire que le Messie, sur lequel reposaient toutes les espérances du monde, fût lui-même la semence du serpent ! Ce fut évidemment le cas en Grèce : car on répandit l'histoire que le premier Bacchus fut mis au monde par suite d'un rapprochement de sa mère avec le père des dieux sous la forme d'un serpent tacheté. Ce père des dieux était évidemment le dieu de l'enfer, car Proserpine, mère de Bacchus, qui conçut et enfanta miraculeusement l'enfant merveilleux dont l'enlèvement par Pluton occupait une si grande place dans les mystères, fut adoré comme la femme du dieu de l'enfer ( nous l'avons déjà vu) sous le nom de la Sainte Vierge. L'histoire de la séduction d'Eve par le serpent, est entièrement transportée dans cette légende, comme Julius Firmicus et les premiers apologistes chrétiens l'ont jeté à la face des païens de leur temps, mais la parole divine donne sur ce sujet des détails bien différents de la légende, païenne. Ainsi le grand trompeur, avec son habileté ordinaire, comme un joueur qui pipe les dés, au moyen des hommes qui tout d'abord manifestèrent une grande horreur pour son caractère, se fit presque partout reconnaître en réalité comme le " dieu de ce monde". Telle était la profondeur et la puissance de l'influence que Satan s'était efforcé d'exercer sous ce caractère sur le monde ancien, qui même le jour où le christianisme apparut dans l'humanité et où la véritable lumière brilla du ciel, la doctrine que nous avons étudiée se répandit parmi ceux-là même qui faisaient profession d'être les disciples du Christ. Ceux qui acceptaient cette doctrine s'appelaient Ophiens ou Ophites, c'est-à-dire adorateur du serpent. " Ces hérétiques, dit Tertullien, honorent le serpent au point de préférer même à Christ ; car il nous a donné, disent-ils, la première connaissance du bien et du mal. C'est parce qu'il devina son pouvoir et sa majesté que Moïse fut amené à élever le serpent d'airain, afin que quiconque le regarderait fût guéri. Christ, lui-même, affirment-ils, sanctionne dans l’Évangile le pouvoir sacré du serpent, lorsqu'il dit : " Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, de même il faut  que le fils de l'homme soit élevé. Ils prononcent ces paroles lorsqu'ils bénissent l'Eucharistie." Ces hérétiques adoraient ouvertement l'ancien serpent ou Satan comme étant le grand bienfaiteur de l'humanité : c'est lui, qui, disent-ils, a donné aux hommes la connaissance du bien et du mal. Mais ils avaient apporté cette doctrine avec eux de l'ancien monde païen, d'où ils étaient sortis, ou des mystères, tels qu'ils étaient reçus ou célébrés à Rome.
Quoique Teitan à l'époque d'Hésiode, et dans la Grèce primitive, fût un nom injurieux, cependant à Rome, aux jours de l'empire et auparavant, il était devenu exactement le contraire. " Le splendide ou glorieux Teitan," telle était la manière dont on parlait de lui à Rome. C'était le titre donné ordinairement au soleil, à la fois comme globe du jour et comme divinité. 
Or, le lecteur a déjà vu qu'une autre forme du dieu soleil ou Teitan à Rome, était le serpent d'Epidaure adoré sous le nom d'Esculape, c'est-à-dire le serpent qui instruit l'homme.
Ici donc nous voyons qu'à Rome Teitan ou Satan était identifié avec le serpent qui instruit l'humanité, qui lui ouvrit les yeux ( quand elle était aveugle) et lui donna la connaissance du bien et du mal. A Pergame et dans toute l'Asie Mineure, d'où Rome tira directement sa connaissance des mystères, il en était de même. A Pergame surtout, où se trouvait d'une manière spéciale le siège de Satan, le dieu soleil, on le sait, était adoré sous la forme d'un serpent, et sous le nom d'Esculape, le serpent instructeur de l'homme.Suivant la doctrine fondamentale des mystères tels qu'ils furent apportés de Pergame à Rome, le soleil était le seul divinité. Teitan ou Satan était donc ainsi reconnu comme le seul dieu. Tammuz ou Janus, sous son caractère de fils ou de semence de la femme, était une incarnation de ce dieu unique. Ici, nous voyons clairement le grand secret de l'empire romain, c'est-à-dire le nom réel de la divinité tutélaire de Rome. Ce secret était gardé avec le plus grand soin, à ce point que Valerius Soranus, un homme du rang le plus élevé, et d'après Cicéron, le plus instruit de tous les Romains, l'ayant divulgué par mégarde, fut mis à mort sans pitié pour avoir fait une pareille révélation. Mais cependant ce secret est aujourd'hui entièrement révélé. Une présentation symbolique du culte du peuple Romain, d'après les Pompéiens , confirme fortement cette déduction, par une preuve qui s'adresse directement aux sens. Que le lecteur jette les yeux sur la gravure que nous donnons ici. Nous avons déjà vu qu'il est admis par l'auteur des Pompéiens, à propos d'une autre figure, que les serpents du plan inférieur sont une autre manière de représenter les divinités ténébreuses du plan supérieur. Admettons ici le même principe ; il s'ensuit que les hirondelles, ou les oiseaux poursuivant les mouches, représentent le même sujet que les serpents qui sont au-dessous. Mais le serpent dont nous avons une double représentation est évidemment le serpent d'Esculape. L'hirondelle, qui détruit les mouches, doit donc représenter la même divinité. Or, chacun sait quel était le nom qu'on donnait au seigneur de la mouche ou au dieu destructeur des mouches du monde oriental ; c'était Beel-Zébub. Ce nom signifiant le maître de la mouche pour le profane, signifiait seulement le pouvoir qui détruit les essaims d'abeilles quand elles devenaient, chose fréquente dans les pays chauds, un tourment pour les peuples chez lesquels elles faisaient invasion. Mais ce nom, identifié avec le serpent, apparaît clairement comme un des noms distinctifs de Satan. Et comme ce nom est bien approprié si on en pénètre le sens mystique ou ésotérique ! Quel est en effet le vrai sens de ce nom ? Beel-Zébub signifie " le Seigneur qui ne se repose pas, ce malheureux qui va et vient sur la terre, qui monte et descend, qui va dans les lieux secs pour y chercher le repos, et qui ne peut l'y trouver." De tout ceci il faut forcément conclure que Satan, sous son propre nom, doit avoir été le grand dieu de ce culte secret et mystérieux, et ceci explique le mystère extraordinaire observé sur ce sujet.Quand donc Gratien abolit à Rome les mesures temporaires du support du culte du feu et du culte du serpent, nous voyons dans cet acte l'accomplissement exact de la prédiction divine Apocalypse.7:9 , " Et le dragon fut précipité, l'ancien serpent appelé le diable, et Satan qui trompait le monde entier; il fut jeté sur la terre et ses anges furent précipités avec lui." Or, comme le pontife païen auquel le pape avait emprunté son pouvoir et ses prérogatives était ainsi le grand prêtre de Satan, de même quand le pape s'associa à ce système du culte du démon, quand il consentit à occuper la position même de pontife, et à faire entrer dans l'église toutes ses abominations, il devint nécessairement le premier ministre du démon, et se mit naturellement sous la puissance autant que le premier pontife l'avait jamais été. 
Quel accomplissement exact de la prophétie inspirée : " l'homme de péché doit venir par la puissance de Satan !" Voici donc la grande conclusion à laquelle nous sommes forcés d'arriver par des raisons historiques et scripturaires : De même que le mystère de sainteté est Dieu manifesté en chair, de même le mystère d'iniquité ( autant que cela peut se faire,) est l'incarnation du démon.


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