mardi 5 avril 2011

MAIS REVENONS-EN A LA PERIODE MEMORABLE OU LE TITRE PONTIFICAL FUT DECERNE A L'EVEQUE DE ROME.


LE PAGANISME.


Les circonstances dans lesquelles ce titre païen fut donné au pape Damasus étaient de telle nature qu'elles n'auraient pas été une légère épreuve pour la foi et pour l'intégrité d'un homme plus fidèle que lui.Le paganisme était légalement aboli dans l'empire d'occident, et cependant il existait encore dans la ville AUX SEPT COLLINES, à ce point que Jérôme, écrivant de Rome à cette même époque, l'appelle le cloaque de toutes les superstitions.Aussi, tandis que partout dans l'empire l'édit impérial sur l'abolition du paganisme était respecté, dans Rome même, il était dans une large mesure, comme une lettre morte. Symmaque, préfet de la ville, et les familles patriciennes les plus distinguées, étaient, aussi bien que la masse du peuple, fanatiquement dévouées à l'ancienne religion; aussi l'empereur reconnut qu'en dépit de la loi, il fallait tolérer l'idolâtrie des romains. Le lecteur pourra juger par les lignes suivantes de Gibbon, à quel point le paganisme était encore enraciné dans la cité impériale, même lorsque le feu de Vesta se fût éteint et qu'on eût retiré aux Vestales l'appui de l'état:" La statue et l'autel de la Victoire furent retirés de l'édifice du Sénat; mais l'empereur respecta les statues des dieux exposées à la vue du public; quatre cent vingt-quatre temples et chapelles furent encore laissés pour satisfaire la dévotion du peuple et dans chaque quartier de Rome la délicatesse des chrétiens était offensée par la fumée des sacrifices offerts aux idoles" -  Telle était la puissance du paganisme à Rome, même alors que le patronage de l'état lui était retiré, vers l'année376. Mais transportez-vous seulement à cinquante ans plus tard, et voyez ce qu'il est devenu. Le nom du paganisme a presque entièrement disparu; à ce point que le jeune Théodose, dans un édit rendu en l'an 423, s'exprime en ces termes : " Les païens qui existent encore, bien que nous croyons qu'il n'y ait plus un seul aujourd'hui" - Les paroles de Gibbon sur ce sujet sont bien remarquables.Tout en admettant entièrement que malgré les lois impériales contre le paganisme, aucune " condition spéciale" n'était imposée aux sectaires qui recevaient avec confiance les fables d'Ovide, et repoussaient avec obstination les miracles de l'évangile, il témoigne sa surprise de la rapidité avec laquelle les Romains passèrent du paganisme au christianisme. La ruine du paganisme, dit-il, ( et il donne pour date, de378, année où l'évêque de Rome fut fait pontife,à 395). La ruine du paganisme à l'époque de Théodose est peut-être le seul exemple de l'extirpation d'une superstition ancienne et populaire ; et on peut dès lors le considérer comme un évènement extraordinaire de l'histoire de l'esprit humain. Après avoir parlé de la conversion rapide du Sénat, il ajoute : L'exemple édifiant de la famille Anicienne, ( en embrassant le christianisme) fut bientôt suivi par le reste de la noblesse. Les citoyens qui vivaient de leur industrie, et la populace qui subsistait au moyen des libéralités publiques, remplissaient les églises de Latran et du Vatican d'une foule incessante de dévots prosélytes. Les décrets du Sénat qui proscrivaient le culte des idoles étaient ratifiés par le consentement général des Romains; la splendeur du Capitole fut effacée et les temples déserts abandonnés à la ruine et au mépris; Rome se soumit au joug de l'évangile...La génération qui apparut dans le monde après la promulgation des lois impériales, fut élevée dans le sein de l'Église Catholique, et la chute du paganisme fut si rapide et cependant si douce, que 28 ans seulement après la mort de Théodose ( l'aîné), l'œil  du législateur n'en distinguait plus les traces. - Or, comment expliquer cette grande et soudaine révolution? La Parole de Dieu avait-elle eu un libre cours ? Avait-elle été glorifiée? Alors que signifie le nouvel aspect que l'Église Romaine commence maintenant à prendre? Le paganisme se révèle à l'intérieur de l'Église dans la même proportion qu'il a disparu de l'extérieur. Les vêtements païens des prêtres, les fêtes païennes pour le peuple, les doctrines et les idées païennes de toute espèce dominent partout. Le témoignage du même historien qui a parlé d'une manière si concluante de la rapide conversion des Romains à la profession de l'évangile, n'est pas moins décisif à cet égard. Dans son tableau de de l'Église Romaine sous le titre de " Introduction des rites païens", il s'exprime ainsi : " Comme les objets de religion étaient graduellement rabaissés aux besoins de l'imagination, on introduisit les rites et les cérémonies qui paraissent devoir frapper le plus puissamment les sens de la foule. Si, au commencement du V siècle, Tertullien ou Lactance était tout à coup ressuscité pour assister à la fête de quelque saint populaire, il aurait été muet d'étonnement ou d'indignation devant ce profane spectacle succédant au culte en esprit et en vérité d'une congrégation chrétienne. Voici qu'on a ouvert toute large la porte de l'Église. Ce qui frappe, c'est la fumée de l'encens, le parfum des fleurs, l'éclat des lampes et des cierges qui brillent en plein midi : une pareille lumière n'est-elle pas superflue, bien plus , sacrilège?"  Gibbon donne des détails plus concluants encore. Maintenant peut-on croire que tout cela fut accidentel? Non; c'était évidemment le résultat de cette politique sans principes dont nous avons vu , dans le cours de nos recherches, beaucoup d'exemples fournis par la papauté. Le pape Damasus vit que dans une cité adonnée exclusivement à l'idolâtrie, s'il maintenait l'évangile pur et entier, il devait porter la croix, affronter la haine, le mauvais vouloir, " endurer la peine comme un bon soldat de Jésus-Christ."  Quelle alternative Damasus allait-il donc choisir? L'homme qui entra à l'évêché de Rome comme un voleur et un larron sur les cadavres de cent de ses adversaires, ne pouvait point hésiter sur le choix qu'il avait à faire. Le résultat montre qu'il avait agi avec énergie ; et qu'en prenant le titre de païen de pontife, il s'était décidé même en faisant le sacrifice de la vérité, à justifier ses prétentions à ce titre aux yeux des païens, en se donnant comme le représentant légitime de leur longue série de pontifes. Il est impossible de faire aucune autre supposition.Il est évident aussi que lui et ses successeurs furent acceptés sous cette forme par les païens, qui entrant par troupes dans l'Église Romaine et se groupant autour du nouveau pontife, ne changèrent pas leur credo ou leur culte, mais les apportèrent tous deux avec leur personne dans l'Église romaine.Le lecteur a vu combien est parfaite et complète la copie de l'ancien paganisme Babylonien, qui, sous le patronage des papes, a été introduit dans l'Église romaine.Il a vu que le Dieu, adoré par la papauté comme Fils du Très-Haut, n'est pas seulement, en dépit d'un commandement divin, adoré sous la forme d'une image, faite comme à l'époque du paganisme déclaré, par l'art et l'invention de l'homme, mais qu'on lui prêtre des attributs entièrement opposés à ceux qui appartiennent au Sauveur miséricordieux : ces attributs sont précisément ceux que l'on prêtait à Moloch, dieu du feu, ou Alla-Mahozim, dieu des fortifications.Il a vu que vers l'époque où l'évêque de Rome fut décoré du titre païen de pontife, le Sauveur commence à être appelé Ichthys, le poisson, étant ainsi identifié avec Dagon le dieu-poisson, et que depuis, s'avançant pas à pas, suivant que les circonstances le permettaient, ce culte qui s'est introduit sous le nom de culte du Christ, a été exactement le culte de cette même divinité Babylonienne, avec tous ses rites, ses pompes et ses cérémonies, absolument comme dans l'ancienne Babylone.Enfin, il a vu que le souverain pontife de la prétendue Église chrétienne de Rome, a si bien développé le titre qui lui fut donné vers la fin du ive siècle, que maintenant il a été décoré, comme il fut pendant des siècles, du même nom blasphématoire décerné à l'origine aux pontifes Babyloniens. Or, si le lecteur compare les circonstances dans lesquelles le pape s'est élevé à une si grande puissance et à des prérogatives si blasphématoires, avec une prophétie de Daniel, qui, faute d'une vraie explication, n'a jamais été bien comprise, je pense qu'il verra comment, dans l'histoire des papes, cette prédiction s'est littéralement accomplie. La prédiction dont je parle se rapporte à ce qu'on appelle ordinairement le roi volontaire, tel qu'il est décrit dans Daniel XI,36etc. Ce roi, pense-t-on généralement, est un roi qui s'élève à l'époque de l'évangile dans la chrétienté, mais on suppose que c'était un Antéchrist infidèle, s'opposant, non-seulement à la vérité, mais à la papauté elle-même et à tout ce qui prend le nom de chrétienté. Mais maintenant qu'on lise la prédiction à la lumière des faits que nous avons passés en revue, et on verra combien le cas est différent (vers.36) : "Et le roi fera suivant sa volonté; il s'élèvera, il grandira au-dessus de tout dieux, il parlera insolemment contre le Dieu des dieux et prospérera jusqu'à ce que la colère de Dieu finisse; car ce qui est arrêté s'accomplira. Il ne se souciera point des dieux de ses pères ni du désir des femmes, il n'aura aucun égard à aucun dieu, car il se glorifiera au-dessus de tous." C'est ainsi que  ces paroles donnent une description exacte de la papauté, avec son orgueil, avec son célibat et sa virginité obligatoires. Mais les paroles qui suivent  , d'après le sens que les commentateurs leur ont donné, n'ont jamais pu s'accorder soit avec la théorie d'après laquelle il est ici question du pape, soit avec n'importe quelle autre. Traduisons-les donc littéralement et comparons-les avec l'histoire de la papauté; alors il sera clair, compatible, harmonieux. Le prophète inspiré a déclaré que, dans l'église du Christ, quelqu'un s'élèvera qui non -seulement aspirera à une grande élévation, mais même l'atteindra de manière à faire suivant sa volonté; et cette volonté sera entièrement opposée à toutes les lois divines et humaines. Or, si ce roi doit être un prétendu successeur du pécheur de Galiléevoici la question qui se pose naturellement : comment pourrait-il jamais avoir le moyen de s'élever à un pareil pouvoir? Les mots qui suivent répondent clairement à cette question: " Il n'y aura aucun égard à aucun dieu, car il s'élèvera au-dessus de tout dieu. Mais en s'établissant, il honorera le dieu des fortifications ( Alla-Mahozim) et un dieu que ses pères ne connaissaient point, il l'honorera avec de l'or et de l'argent, des pierres précieuses et d'autres objets agréables. C'est ainsi qu'il se fera des enceintes fortifiées pour le peuple d'un dieu étranger;il le reconnaîtra, et accroîtra sa gloire; il le fera dominer sur plusieurs et leur partagera le pays à prix d'argent". Telle est la prophétie. Or, c'est précisément là ce que le pape fit. S' agrandir, tel a toujours été le principe de la papauté, et en s'établissant, c'était précisément le dieu des fortifications qu'il honorait. C'est le culte de ce dieu qu'il introduisit dans l'église romaine et, en agissant ainsi, il fit la forteresse même de son pouvoir de ce qui aurait été pour lui une source de faiblesse : il fit du paganisme même de Rome la citadelle de sa puissance. Quand une fois qu'il fut prouvé que le pape voulait adopter le paganisme sous des noms chrétiens, les païens et les prêtres païens se montrèrent ses plus fervents et ses plus sérieux défenseurs. Et quand le pape chercha à dominer les chrétiens, quels hommes recommanda-t-il, quels hommes favorisa-t-il, pour leur donner accès aux honneurs et à la puissance? Précisément ces hommes qui étaient le plus dévoués au culte de ce dieu étranger qu'il avait introduit dans l'église chrétienne! La reconnaissance et l'intérêt personnel conspirèrent à cette élévation. Jovinien et tous ceux qui résistèrent aux idées et aux pratiques païennes furent excommuniés et persécutés. Ceux-là seuls qui étaient attachés de cœur à l'apostasie ( et personne ne pouvait l'être alors autant que les véritables païens), obtinrent faveur et avancement. Ces hommes furent envoyés de Rome dans toutes les directions, même jusqu'en Angleterre pour relever le paganisme : ils furent honorés de titres magnifiques; des pays leur furent distribués, et tout cela pour accroître le bénéfice du siège épiscopal et faire arriver de tous les côtés au pontife romain le denier de saint Pierre. Mais il est dit encore que le roi qui se glorifiait ainsi honorait un dieu que ses pères n'avaient point connu, avec de l'or, de l'argent et des pierres précieuses. Le principe sur lequel repose la transsubstantiation est évidemment un principe Babylonien, mais rien ne prouve que ce principe ait été appliqué comme il l'a été par la papauté. Il est certain, nous l'avons la preuve, que jamais aucun dieu hostie semblable à celui qu'adore la papauté, n'a été adoré dans la Rome païenne." quel homme a jamais été assez insensé, dit Cicéron, pour se faire un dieu de l'aliment qui le nourrit?" Cicéron n'auraient pu parler ainsi, si le culte de l'hostie avait été établi à Rome. Mais ce qui était trop absurde pour les païens Romains n'est point absurde pour le pape. Cette Hostie est enchâssée dans une boite ornée d'argent et de pierres précieuses. Il est donc évident que ce dieu inconnu même aux pères païens du pape est honoré aujourd'hui par le pape d'une manière absolument conforme aux termes mêmes de la prophétie. Ainsi, à tous les égards, quand le pape fut investi du titre païen de pontife et qu'il s'efforça de faire de ce titre une réalité, il accomplit exactement la prédiction de Daniel prononcée plus de 900 ans auparavant ! Mais revenons-en aux symboles de l'apocalypse. Le déluge d'eau sortit de la gueule du dragon de feu. Le pape comme aujourd'hui, était, à la fin du ive siècle, le seul représentant de Balthazar ou Nemrod sur la terre, car les païens l'acceptèrent ouvertement comme tel. Il était aussi par conséquent le successeur légitime du Dragon romain de feu. Aussi, quand après avoir reçu le titre de pontife, il se mit à propager la vieille doctrine babylonienne de la régénération par le baptême, ce fut l'accomplissement formel et direct de cette parole divine :" le grand dragon de feu jettera de sa bouche un déluge d'eau pour entraîner la femme dans le déluge." C'est lui, aidé de ceux qui ont travaillé avec lui dans ce sens, qui a préparé la voie pour élever cet effrayant despotisme civil et spirituel qui commença à se dresser à la face de l'Europe en 606, quand au milieu des convulsions et des bouleversements des nations agitées comme une mer orageuse, le pape de Rome fut fait évêque universel et que les principaux royaumes d'européen le reconnurent comme le vicaire de Christ sur la terre, le seul centre de l'unité, la seule source de stabilité pour leurs trônes. Alors, de sa propre volonté, par sa propre initiative et du consentement de tout le paganisme Romain, il fut le représentant de Dagon; et comme il porte aujourd'hui sur la tête la mitre de Dagon, il y a des raisons de croire qu'il en faisait de même alors. Peut-il y avoir dès lors un accomplissement plus exact de ces mots ( Chap.xiii.1.) : " Je me tenais sur le sable de la mer, et je vis monter de la mer une bête qui avait sept têtes et dix cornes, et sur ses  cornes dix diadèmes, et sur ses têtes un nom de blasphème...Et je vis l'une de ses têtes comme blessée à mort; mais cette tête fut guérie, et toute la terre, étant dans l'admiration, suivit la bête"

Aucun commentaire: